D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été convaincu de trois choses : une couche de poussière sur les étagères fait tout le charme d’une librairie digne de ce nom, n’importe quel café vaut son pesant d’or dès lors qu’on le sirote au milieu des livres, et l’esprit de J.K. Rowling semble encore hanter les couloirs de la Lello. Et que ces 3 croyances continuent de m’accompagner dans mes pérégrinations littéraires. Dernière en date : Porto. La ville lusitanienne est un vrai terrain de jeu pour qui aime le papier, l’encre et les mots. J’ai donc décidé de partager une sélection des librairies et bibliothèques à visiter absolument. Voici un guide complet pour découvrir la ville idéale des amoureux des livres. Avec parcours littéraire, conseils pratiques et adresses à ne pas manquer. De rien.
Top 5 des librairies et bibliothèques incontournables à Porto
Ouvre bien les yeux, parce qu’ici, je te sers un classement qui pourrait réveiller un vieux rat de bibliothèque portugais même après trois nuits de fête. Écoute-moi bien : si tu penses que toutes les librairies et bibliothèques de Porto se ressemblent, tu vas vite comprendre ta douleur. Voici cinq lieux incontournables pour ceux qui apprécient la poussière noble sur les étagères, le parfum du café moulu dans un coin feutré, et l’idée que J.K. Rowling a laissé une empreinte indélébile ici.
Ces lieux sont parfaits pour ressentir l’âme littéraire de Porto, même si vos doigts se couvrent de poussière.
Pourquoi ces adresses méritent-elles le détour ?
- Livraria Lello : Tu veux l’effet waouh ? Entre son escalier qui virevolte, ses vitraux et la rumeur insistante que l’esprit d’Harry Potter y traîne encore, c’est carrément la Mecque.
- Biblioteca Pública Municipal do Porto : Pour ceux qui aiment se perdre entre les rayons centenaires et flairer l’histoire à chaque pas. La sensation d’avoir traversé une faille temporelle – sans supplément.
- Gato Vadio Library : Le repaire secret où personne ne t’attend mais où tu pourrais croiser un poète barbu ou une activiste lettrée. La poussière y est presque revendiquée comme manifeste.
- Bibliothèque de l’Université de Porto : Ici on joue sérieux : savoir, recherche et murs gorgés d’anecdotes d’étudiants insomniaques. Ambiance studieuse garantie (ou remboursée !).
- Librairies et pépites du quartier Cordoaria : Pas besoin de badge VIP pour débusquer des BD collector ou des essais oubliés depuis Salazar. Autant dire, un bonheur pour fouineurs avertis !
Critères de sélection : style, histoire, ambiance
Lieu | Style | Histoire & Patrimoine | Ambiance | Croyance attachée |
---|---|---|---|---|
Livraria Lello | Néogothique | Fondation 1906 | Surréaliste/Époustouflant | Esprit Rowling omniprésent |
Biblioteca Pública Municipal do Porto | Classique | Fonds patrimoniaux rares | Solennelle/Feutrée | Poussière authentique = charme total |
Gato Vadio Library | Underground/Alternatif | Ouvrages marginaux | Intimiste/Militant | Coin café = or liquide |
Bibliothèque Université Porto | Institutionnelle | Recherche universitaire | Sérieuse/Érudite | Poussière symbole d’effort |
Librairies Quartier Cordoaria & pépites cachées | Hétéroclite | Trésors cachés | Bohème/Singulière | Café + vieux livre = bonheur maximal |

Astuce baroudeur : si la poussière te fait éternuer... va lire en terrasse avec un café serré. Sinon, plonge dans les rayons — c’est là qu’on trouve la vraie magie.
1. Librairie Lello : le joyau néogothique du centre-ville
Histoire et architecture (néogothique, escalier double, vitraux)
Soyons clairs : visiter Porto sans s’arrêter devant la façade tarabiscotée de la Lello, c’est passer à côté d’une expérience incontournable. Derrière les boiseries, l’histoire débute en 1881 avec les frères José et António Lello – types pas manchots, qui voulaient clairement qu’on cause encore d’eux deux siècles plus tard. Mais c’est Xavier Esteves qui sort le grand jeu en 1906 en signant ce chef-d’œuvre néogothique, tout droit sorti d’un rêve fiévreux entre Tolkien et un architecte maniaco-dépressif.
On y trouve des arches sculptées impressionnantes, une verrière Art Nouveau qui émerveillerait n’importe quel restaurateur de cathédrale, et le célèbre escalier double en bois carmin qui invite à la rêverie.
On raconte que J.K. Rowling, lorsqu’elle enseignait à Porto dans les années 90, aurait trouvé l’inspiration pour les escaliers mouvants de Poudlard en visitant la Lello.
Horaires, billets et ticket-voucher
Avant que tu ne t’imagines pouvoir pousser la porte incognito : non, il y a souvent la queue (carrément parfois jusqu’à la rue !). Voici quelques conseils pour organiser votre visite comme un pro :
- Horaires : Ouvert tous les jours de 9h30 à 19h30 (fermé exceptionnellement certains jours fériés).
- Tarifs : Billet d’entrée autour de 8€, remboursable si tu craques pour un livre sur place (autant dire que c’est tentant !).
- Ticket-voucher & billetterie : Réservation conseillée sur le site officiel, sinon prépare-toi à patienter.
- Astuce file d’attente : Vas-y tôt le matin ou pendant le déjeuner… Sinon, profite-en pour t’offrir un café dans le quartier (crois-moi, ça change tout quand tu attends sous la pluie portugaise).
Astuce coffee-break au Café Majestic à deux pas
Si t’es du genre à trouver l’attente intolérable ou juste accro au rituel caféiné littéraire — pousse jusqu’au Café Majestic. Là-bas, commander un espresso serré posé sur un bouquin roussi par l’âge relève presque du pèlerinage sacré. Le serveur te toise comme si tu allais déclamer Pessoa sur la banquette en velours.

C’est pas compliqué : chaque gorgée te rappelle pourquoi boire un café vaut toujours son pesant d’or… surtout entouré de livres criblés d’histoires qu’on n’écrira jamais.
2. Biblioteca Pública Municipal do Porto : immersion locale
Si tu veux piger ce que signifie « bibliothèque patrimoniale », va trainer du côté de la Biblioteca Pública Municipal do Porto (BPMP). C’est pas juste un bâtiment, c’est un vestige à l’ancienne qui sent bon le bois ciré, les songes poussiéreux et la paperasse jamais numérisée. Les étagères ? Recouvertes d’une poussière aussi légendaire que le fado – c’est là tout le charme, à condition de ne pas être allergique…
Présentation générale et fonds patrimoniaux
La BPMP squatte — avec panache — les murs du vieil ex-convent de Santo António da Cidade depuis le XIXe siècle. Ici, chaque recoin abrite des trésors qui feraient frémir les plus blasés des collectionneurs.
- Fonds anciens : Manuscrits du Moyen Âge à nos jours, y compris des incunables introuvables ailleurs dans le pays
- Eça de Queirós : Correspondance originale, brouillons rageusement raturés (si, si !)
- Camilo Castelo Branco : Œuvres majeures et fragments inédits — le gars a tout laissé trainer entre deux crises existentielles
- Teófilo Braga : Archivage de ses essais et poèmes rarement consultés (à tort)
- Fonds locaux et régionaux : Livres sur Porto et le nord du Portugal que même Google Books ignore superbement
- Odeurs de vieux papiers : Croyance #1 oblige, c’est en fouillant dans ces rayons qu’on trouve l’âme de la ville… la poussière est un ingrédient secret !

Services gratuits et accès au public
Ne t’attends pas à devoir vendre un rein pour lire ici ! L’entrée est libre, ouverte à tous — touristes comme locaux. Ils font même mieux que certaines bibliothèques françaises (eh oui!) côté services.
Checklist pour obtenir la carte d’accès gratuit :
- Se pointer à l’accueil avec une pièce d’identité (parfois ils aiment bien voir ta tête)
- Remplir un formulaire ultra-basique (promis, ça va plus vite qu’un café expresso)
- Sourire ou faire mine d’être intéressé par la culture locale (ça aide toujours)
- Profiter : prêt de livres gratuits, consultation sur place de ressources rares, wifi en libre accès, salles d’étude calmes comme une crypte monastique.
- Horaires habituels : lundi 10h–18h ; mardi-vendredi 9h–19h30 ; samedi matin seulement (10h–13h). Dimanche = silence radio.
Événements culturels et lectures
Tu penses que ça roupille sous les voûtes ? Raté. Ici on multiplie les événements qui dépotent : lectures publiques où tu peux entendre la prose portugaise rouler comme un vieux tram sur les pavés, ateliers d’écriture animés par des auteurs pointus ou carrément déjantés…

Deux exemples récents ou à venir :
- Atelier sur l’écriture engagée animé par un collectif féministe local — ambiance subversive garantie !
- Journées du patrimoine avec accès exceptionnel aux manuscrits médiévaux normalement sous clé — pour ceux qui aiment sentir la vraie poussière sous leurs doigts.
3. Gato Vadio Library : le repaire des insiders
Quand tu passes la porte discrète de la Gato Vadio, c’est pas une librairie que tu pénètres, c’est carrément un club clandestin à la sauce Porto. Je t’arrête tout de suite : ici, pas de tape-à-l’œil ni de bimbeloteries en plastique. Le mot d’ordre ? Intimité et résistance culturelle, mon vieux !
Concept et ambiance intimiste
Si t’aimes les salons où chaque fauteuil semble avoir vu desfuites nocturnes d’étudiants ratés, tu vas être servi. On se croirait dans le salon d’un tonton anarchiste qui aurait oublié de ranger sa bibliothèque depuis 1968. Le mobilier vintage fait grincer les articulations, la lumière est tamisée juste ce qu’il faut pour distinguer les titres poussiéreux, et – détail capital – le chat noir du lieu (le vrai boss) squatte sa banquette comme s’il dirigeait un gouvernement parallèle.
Bref, ici tu bois ton café dans un mug chiné sur un marché punk et tu te tapes la discute avec une poignée d’habitués qui savent encore ce que veut dire « engagement littéraire ». Ce n’est pas un bar à hipsters ni une librairie aseptisée ; c’est une tanière pour ceux qui aiment lire sans pression — ou presque.

Mon ressenti personnel
Honnêtement, je ne me suis jamais senti autant à ma place dans une librairie : l’odeur du vieux papier se mêle à celle du café corsé, un mélange qui mériterait d’être breveté. La poussière ici est plus épaisse qu’ailleurs et tant mieux ! Elle te confirme que personne n’a rien à foutre du paraître : seul compte le plaisir de fouiller entre les pages usées. Et puis, ce silence feutré ponctué par le ronronnement du chat... On touche au sublime, tu vois.
Sélection d’ouvrages rares et symbolistes
Ne vous attendez pas à trouver ici le dernier best-seller ou une édition bon marché de Paulo Coelho. Ici, on aligne sur les étagères des pépites introuvables ailleurs : poésie symboliste portugaise tirée à deux cents exemplaires, premiers manifestes féministes underground ou encore éditions pirates d’Almada Negreiros. Autant dire que si tu mets la main sur ces bouquins-là, t’as décroché ton badge d’insider officiel.

Titre | Auteur | Date | Particularité |
---|---|---|---|
"Mensagem" | Fernando Pessoa | 1934 | Première édition fac-similé |
"Orpheu" (revue) | Mário de Sá-Carneiro | 1915 | Facsimilé complet |
"A Cena do Ódio" | José Régio | 1923 | Dédicacée par l’auteur |
"A Engomadeira" | Judith Teixeira | 1927 | Rare édition féministe |
"Manifesto Anti-Dantas" | Almada Negreiros | 1915 | Version pirate originale |
"Os Ingleses em Portugal" | Alexandre Herculano | 1856 | Ex-libris manuscrit |
Autant dire qu’ici tu peux tomber sur LE livre dont même certains profs portugais ignorent l’existence…
Ateliers d’écriture et rencontres d’auteurs
Là où la Gato Vadio met tout le monde KO : son programme barré mais pointu ! Les ateliers sont mensuels — ambiance entre thérapie collective arty et happening dada.
- Atelier « Poésie Urbaine & Subversion » (tous les premiers vendredis)
- Rencontre avec des auteurs alternatifs portugais (prochaine : Marta Amaral Dias)
- Soirée micro-ouvert pour textes engagés – déconseillée aux amateurs de politiquement correct !
- Café-philosophie sur la désobéissance civile (animé par un ex-prof radié… véridique)
- Projection-débats autour de films adaptés de classiques littéraires underground
- Lecture performative « Femmes & luttes oubliées »
Anecdote : Un soir pluvieux (bien sûr), je suis tombé par hasard pendant une soirée slam animée par trois poétesses queer – impossible d’en sortir indemne : j’ai ri jaune, j’ai failli pleurer devant un texte brûlant sur les marges sociales à Porto… Voilà pourquoi cette planque vaut tous les musées guindés du coin !
4. Bibliothèque de l’Université de Porto : savoir et recherche
Oublie tout ce que tu crois savoir sur les BU plan-plan en France, parce qu’à Porto, la bibliothèque universitaire du campus central a un air de laboratoire à idées où la poussière, c’est limite un trophée. Je vais pas te mentir : ici, c’est la ruche des cerveaux bien câblés. Accroche-toi, on part en immersion sur le campus !
Présentation du campus central
La Biblioteca da Universidade de Porto trône au cœur du campus principal, à deux pas des vieilles bâtisses bourgeoises de la Rua do Campo Alegre. Sur la carte, ça ressemble à une enclave savante encerclée par la ville qui bouge à toute vitesse.

Tu veux du contraste ? Tu navigues entre bloc bétonné (merci les années 70), courettes arborées planquées derrière des verrières, et coins cosy où les étudiants s’échangent leurs plans anti-procrastination. Si tu as l’œil curieux, tu remarqueras ces friches urbaines quasi poétiques où certains révisent vautrés sur l’herbe plutôt qu’en salle – comme quoi, y’a pas que le wifi qui compte !
Accès aux étudiants et visiteurs
J’anticipe ta question : "Et pour y entrer si t’es ni étudiant ni prof ?" Voilà le topo :
- Passe d’abord par l’accueil principal – repérable au flot d’étudiants avec des cernes jusqu’aux chevilles.
- Demande une carte d’invité (parfois appelée « carte visiteur »)
- Pièce d’identité obligatoire (évite le selfie Instagram en guise de justificatif…)
- On te file un badge temporaire ; parfois il faut laisser une caution, genre 5 € ou un vieux passeport (ils sont flex).
- Horaires standards : en général 9h–19h du lundi au vendredi ; samedi restreint ; dimanche fermé — et attention aux fermetures exceptionnelles pendant les vacances universitaires !
- L’accès est limité à certaines zones pour les externes (lecture, consultation sur place), mais déjà tu peux te vanter d’avoir posé tes fesses là où des générations ont planché leurs thèses.
Rubriques spécialisées et ressources numériques
Là, on est sur du costaud : chaque étage ou presque a sa spécialité — tu trouves forcément ta came si tu grattes bien.
À ne pas zapper :
- Sciences humaines : fonds ultra-complet sur histoire locale et littérature portugaise — on défie quiconque d’y trouver un rayon vide !
- Ingénierie & sciences exactes : manuels techniques jamais ouverts hors examens (eh oui), mais aussi collections pointues sur robotique et IA appliquée.
- Droit & économie : codes annotés, études comparatives UE/Portugal… Autant dire réservé aux acharnés ou futurs lobbyistes.
- Ressources numériques : accès libre à des bases de données internationales (Elsevier, JSTOR…), e-books en quantité délirante. La galère ? Certains sites étrangers sont bloqués sans VPN portugais — eh oui !
- Espace presse & audiovisuel : visionnage de films documentaires locaux introuvables ailleurs – mention spéciale aux archives radio universitaires (pour amateurs de portugais chantant après minuit).
5. Librairies de quartier et pépites cachées
Oublie tout de suite les chaînes aseptisées à la déco scandinave : le vrai Porto littéraire, c’est dans les ruelles de Cordoaria que tu vas le flairer, le humer, le vivre. Si José Lello et Antonio Lello hantaient encore le coin — ce qui ne serait pas surprenant vu l’ambiance paranormale de certains recoins — ils te glisseraient sûrement à l’oreille : « Ici, chaque boutique a une âme, gamin ! »
Quartier Cordoaria et librairies indépendantes
Quartier Cordoaria, c’est ce dédale où chaque pavé résonne du pas pressé d’un lecteur à la recherche d’un livre oublié. Les devantures un peu vieillottes, parfois tapissées d’affiches jaunies ou barrées d’une banderole anti-Amazon (authentique !), font partie du folklore. Pas de néon criard ici, juste des vitrines poussiéreuses qui cachent des trésors — ou pas, mais au moins tu peux discuter avec un libraire qui a vraiment lu plus qu’un synopsis.
Les librairies indépendantes de Cordoaria sont l’antidote parfait contre la standardisation molle de la culture.
Voici mon palmarès indiscutable pour arpenter les allées comme un fin limier :
- Fleury & Bott – R. dos Mártires da Liberdade 10 : Le temple du livre ancien et du papier fatigué ; leur rayon poésie portugaise est juste inégalable.
- Livraria Chaminé da Mota – R. das Carmelitas 90 : Pour amateurs de littérature portugaise classique et d’essais improbables sur l’histoire locale.
- Livraria Leya na Latina – Praça Gomes Teixeira 15 : Ambiance ultra-locale, sélection jeunesse pointue et même quelques vinyles pour varier les plaisirs.
- Manuel Ferreira – R. Dr Alves da Veiga 89 : La référence des collectionneurs pour manuscrits rares et éditions originales ; si tu trouves une dédicace d’auteur ici, fonce.


Boutiques thématiques (BD, art, voyage)
Ici, on est loin du cliché. Chaque micro-librairie affiche son créneau bien trempé : BD underground, beaux-arts ou guides pour routards obsessionnels… La spécialisation devient presque une religion dans ces murs feutrés.
Comparatif express des meilleurs spots spécialisés autour de Cordoaria :
Boutique | Spécialité | Ambiance | Prix moyen (€) | Niveau de rareté |
---|---|---|---|---|
Mundo Fantasma (Rua de Sá Bandeira 106) | BD & comics | Geek/décontractée | 7–25 | Collections limitées |
Ó! Galeria (Rua Miguel Bombarda 61) | Art/illustration | Branchée/artistique | 12–60 | Tirages signés |
Utopia Livraria (Rua do Rosário 281) | Voyage/explo | Cosy/globe-trotteur | 8–28 | Guides atypiques |



Ce qu’il faut retenir ? Même si ton portugais hésite entre Google Trad et la gestuelle approximative, les libraires ici prennent le temps d’expliquer leurs trouvailles — quitte à te faire sentir que tu ferais mieux d’arrêter Musso et passer à Saramago…
Conseils pour dénicher des trésors
On ne naît pas chineur expert, on le devient à force de se planter ! Voici mon rituel imparable pour ne pas repartir bredouille ou pire — avec un énième bouquin décousu vendu trop cher sous prétexte qu’il "sent bon l’ancien"…
Checklist : flairer la vraie pépite littéraire en cinq étapes essentielles
- Inspecte l’odeur du papier : ça doit sentir la cave saine ou l’armoire bien tenue — évite la puanteur moisie !
- Scrute l’état des coutures : si ça pendouille déjà avant lecture… fuis !
- Repère les inscriptions minuscules, dédicaces écrites à la main ou notes au crayon en marge : jackpot garanti pour relier un livre à son époque.
- Vérifie l’année exacte d’édition : ne te fais pas avoir par un fac-similé douteux ou une réédition bâclée.
- Demande conseil au libraire sur place plutôt que sur ton smartphone : rien ne vaut une anecdote orale bien sentie sur l’origine d’un ouvrage !
Préparer ta visite : horaires, tarifs et transports
T’as prévu de jouer les chasseurs de livres en mode commando urbain ? Prépare-toi, parce qu’à Porto, la logistique se mérite ! Entre métro, tram, pavés antiques et files d’attente devant la Lello, tu vas vite comprendre que le vrai baroudeur littéraire ne laisse RIEN au hasard.
Comment accéder facilement en métro, tram et à pied
Porto a le bon goût d’offrir un réseau qui frôle l’absurde en efficacité (quand il n’y a pas grève ou pluie torrentielle — bref, normal). Six lignes de métro (A à F), des trams vintage qui grincent comme les planchers des vieilles librairies, et des trottoirs où même un marathonien hésiterait à courir. Pour relier la Livraria Lello, la BPMP ou Cordoaria sans te perdre ni te fâcher avec Google Maps :
- Métro de Porto : Service de 6h00 à 1h00 du matin. Les stations "São Bento" (ligne D) et "Aliados" (ligne D) sont tes alliées pour le centre ; "Casa da Música" si tu vises des quartiers moins touristiques.
- Tramway : Prends la ligne 22 (Batalha – Carmo) pour un circuit rétro entre centre-ville et quartiers historiques. Prix du ticket autour de 3,50 € – oui c’est cher pour se faire secouer sur trois kilomètres mais le charme est là !
- À pied : Entre deux librairies du centre, c’est jouable ! Prévoyez juste des chaussures qui pardonnent les pavés.
- Astuce mobilité : Télécharge l’appli "move-me.AMP" – elle t’épargne les galères d’itinéraire et te dit même sur quel quai attendre ton tram. C’est pas la panacée ergonomique mais ça fait le taf.
Étapes pour acheter et recharger la carte Viva Viagem :
- Trouve une borne ou guichet dans n’importe quelle station de métro (panneaux verts).
- Demande la carte Viva Viagem (0,60€). Elle ressemble à une vieille carte téléphonique — bienvenue en 2002 !
- Recharge-la avec des titres "Zapping" ou tickets journaliers (dès 1,30€ le trajet).
- Valide-la avant chaque embarquement, sinon amende salée assurée !
- Pour recharger : repasse au distributeur ou guichet — rapide quand il n’y a pas trente touristes devant toi qui galèrent avec la langue…


Billetterie et réductions (étudiant, billet combiné)
Primo : aucun pass miracle pour entrer dans TOUTES les librairies en free-lance — faut bien que certains vivent de leur passion. Mais y’a quand même quelques astuces…
- Porto Card : Accès illimité pendant 1 à 4 jours aux métros/bus/trams + entrées gratuites/réductions sur musées principaux. Parfait si tu veux rentabiliser chaque minute de tourisme intellectuel !
- Billet Librairie Lello : À réserver direct sur leur site officiel ; le prix du billet est déductible si tu achètes un livre sur place — malin ou vache marketing ? À toi de juger…
- Réductions étudiants/séniors : Sur présentation d’une carte ad hoc aux guichets transports ET parfois dans certaines librairies universitaires ; n’espère rien dans les boutiques privées.
- Jours gratuits / événements spéciaux : Parfois annoncés pour musées/bibliothèques municipales — vérifie toujours sur leur site ou ose demander au personnel (en portugais basique ça passe !)
- Appli Move-Me.AMP/Porto Card Mobile : Centralise planning transport+musées sur smartphone (toutes les infos utiles regroupées = cerveau soulagé).

Meilleur moment pour éviter la foule
Tu rêves d’arpenter seul(e) une librairie poussiéreuse ? Haha. On va pas mentir : à Porto comme ailleurs, tout le monde débarque pile au mauvais moment parce qu’il a lu sur TripAdvisor que « c’est magique sous la pluie ». Voilà mon calendrier anti-moutons :
Horaires conseillés par jour de la semaine :
- Lundi matin : Après l’ouverture mais avant midi – t’es quasi seul.
- Mardi & mercredi : Entre 15h30 et 17h30 – créneau parfait après l’euphorie déjeuner.
- Jeudi : Idem mardi-mercredi mais l’affluence monte doucement vers 18h.
- Vendredi après-midi : Pas mal sauf jours fériés locaux.
- Samedi matin : Tu veux vivre Poudlard version bousculade ? Vas-y… Sinon FUIS !
- Dimanche & jours fériés portugais : Beaucoup de lieux sont fermés mais ceux ouverts affichent complet dès midi.
- Astuce ultime : Saison basse (novembre-février), temps maussade = affluence divisée par trois… Sauf groupes scolaires bruyants évidemment.

Le parcours littéraire : café, pause et shopping
On va pas se mentir : il y a une noblesse à errer de librairie en café, le regard chargé de cernes et les poches pleines de vieux reçus qui sentent déjà la page jaunie. Je te préviens – ici, chaque gorgée de café prise entre deux rayonnages vaut tout l’or du monde (si tu ne comprends pas, c’est que t’as jamais dégusté un expresso Majestic entouré de bouquins poussiéreux). Voilà donc mon tracé sur-mesure pour profiter du meilleur de Porto version « rat lettré », entre pauses, emplettes et vrais plaisirs du palais.
Itinéraire recommandé entre deux cafés d’époque
Commence par la Livraria Lello (Rua das Carmelitas 144) vers 9h30, histoire d’éviter la foule de touristes qui viennent sniffer le parquet et faire la chasse aux selfies. Prends ton temps à l’étage – la poussière ici a vu passer plus d’apprentis sorciers que d’aspirateurs modernes. File ensuite vers le Café Majestic (Rua Santa Catarina 112), pour la pause qui s’impose : commande un café noir, laisse fondre une tartelette sur ta langue et savoure la certitude que tu es assis là où Pessoa aurait volontiers gribouillé son spleen.
Remonte doucement vers Cordoaria, fais escale à Fleury & Bott (R. dos Mártires da Liberdade 10), LA librairie où chaque trouvaille sent l’authentique et non le vernis marketing. Ici aussi, sers-toi un café : crois-moi, même tiède il décuple la saveur des pages anciennes.
Poursuis ta balade à pied jusqu’à la Biblioteca Pública Municipal do Porto, puis dévie vers le quartier des librairies indépendantes – arrête-toi au Café Candelabro ou chez les fous littéraires de Flâneur. À chaque étape, n’oublie pas cet axiome vital : un café dans une main, un livre oublié dans l’autre = journée réussie !

Astuce éprouvée : laisse tomber Google Maps et suis simplement les odeurs de grains torréfiés…
Adresses gourmandes pour accompagner ta lecture
Tu veux poser tes fesses dans un coin sympa avec un roman sous le bras ? J’ai testé (parfois trop) ces adresses où la gourmandise côtoie sérieusement l’intellect !
Adresse | Spécialité | Proximité Librairie |
---|---|---|
Café Majestic | Natas & espresso | À 10 min de Lello |
Padaria Ribeiro | Croissants salés maison | 5 min de Fleury & Bott |
Manteigaria | Pastéis de nata chauds | Entre Lello et Cordoaria |
Le secret ? Un pastel encore tiède dévoré devant les vitrines empoussiérées… Ça vaut toutes les accolades d’un prix Nobel.
Shopping : où acheter des éditions portugaises
Tu veux vraiment ramener autre chose qu’un magnet « Porto » moche ? Voici LE trio gagnant pour dégoter des livres en portugais dignes de ce nom (et pas forcément hors de prix).
- Livraria Lello (Rua das Carmelitas 144) : Éditions rares signées par des auteurs locaux ou internationaux ; petites séries patrimoine portugais ; recueils illustrés à tomber.
- Fleury & Bott (R. dos Mártires da Liberdade 10) : Rayons poésie portugaise ancienne ET contemporains ; quelques pépites perdues comme des ouvrages bilingues ou des fac-similés XIXe siècle.
- Livraria Flâneur (Rua Fernandes Tomás 535) : Spécialiste littérature indépendante portugaise ; beaucoup d’éditions limitées, catalogues d’auteurs émergents, recueils graphiques à offrir ou garder jalousement.
Conseil ultime : ne pars jamais sans demander au libraire son coup de cœur du mois… Tu pourrais tomber sur UN titre introuvable ailleurs (et frimer devant tes copains snobs après).
Pourquoi Porto est la ville rêvée des amoureux des livres
Vous pensiez que les capitales du livre se limitaient à Paris ou Prague ? Laisse-moi t’arrêter net : Porto, c’est le paradis des bibliophiles, et pas uniquement pour ceux qui idolâtrent J.K. Rowling ou se damneraient pour une édition originale de Pessoa. Pourquoi ? Parce qu’ici, chaque coin de page respire l’improbable, la patine du temps et le café corsé — le tout arrosé d’une bonne dose d’excentricité locale. Bref, si vous souhaitez lire ailleurs que sur un écran, Porto est la destination idéale.
Les 3 croyances (totalement assumées) qui font tout le sel de Porto :
- La poussière sur les rayonnages, loin d’être un fléau, fait toute l’authenticité — c’est le sésame secret vers l’âme de chaque lieu. À Porto, elle a même droit de cité dans les meilleures adresses.
- Chaque café dégusté entre deux livres vaut littéralement son pesant d’or – on ne badine pas avec ce rituel sacré ! Ici, le café n’accompagne pas la lecture : il la sublime (et inversement).
- L’esprit de J.K. Rowling traîne toujours entre les escaliers de la Lello… et franchement, qui a envie qu’il parte ? Même les sceptiques finissent par y croire quand ils voient la file d’attente.
Les atouts de Porto pour bibliophiles - version sans chichi :
- Librairies néogothiques mythiques ET repaires underground confidentiels.
- Bibliothèques publiques gratuites regorgeant de fonds patrimoniaux introuvables ailleurs.
- Quartiers entiers dédiés à la chasse aux pépites papier (et ça sent bon le vieux bouquin !)
- Cafés historiques où s’accorder une pause n’a rien du cliché touristique – ici, c’est un art de vivre assumé.
- Événements littéraires barrés ou pointus presque chaque semaine — ateliers slam queer ou lectures médiévales en plein air ? Facile.
- Accès ultra-simple en transports… à condition d’avoir compris comment éviter touristes & horaires débiles.
En résumé : oubliez la peur des allergies et plongez dans la poussière. Hume fort ton prochain expresso au milieu des bouquins usés. C’est là – dans ce mélange d’arômes et de pages jaunies – que tu comprendras pourquoi Porto dévore tous les clichés et te transforme en vrai fouineur lettré !