La cathédrale Notre-Dame de Séville est un chef-d’œuvre architectural et historique. Une merveille gothique qui renferme des siècles d’histoire et de légendes. Un monument à la hauteur de l’extravagance andalouse. La visiter, c’est plonger dans le passé glorieux de la cité, tout en s’imprégnant de son énergie vibrante. C’est se confronter à l’immensité du lieu, tout en dénichant ses trésors cachés. C’est, enfin, s’offrir un moment suspendu hors du temps. Un moment qu’on te souhaite de vivre à ton tour. Alors, on t’a préparé le guide ultra-complet pour planifier ta visite : histoire, conseils pratiques, bons plans, anecdotes et bien plus. Oublie Google — il est là pour ça.
Pourquoi visiter la Cathédrale Notre-Dame de Séville
Ah, la première fois que j’ai vu la cathédrale de Séville, j’ai cru à une mauvaise blague d’architecte en mal de reconnaissance. Qui ose aligner soixante-dix voûtes gothiques (oui, compte-les si tu veux t’occuper), des colonnes hautes comme des peupliers centenaires et y ajouter, sans scrupule, des frises mudéjares colorées tout droit sorties d’un rêve andalou ? Pourtant, sur l’Av. de la Constitución, impossible d’échapper à cette démesure.

Trois points forts qui font hérisser les poils même aux plus blasés :
1. Voûtes ogivales et nef hors-norme : plus hautes que le clocher du village d’où je viens !
2. Arc-boutants massifs : véritables épaules d’Atlas pour retenir tout ce fatras céleste.
3. Décorations mudéjares cousues dans la pierre : azulejos et entrelacs qui rappellent la fusion sans pareil des cultures à Séville.
Le statut UNESCO et son aura internationale
Inscrite au patrimoine mondial depuis 1987, la cathédrale est protégée par l’Institución Colombina et l’Arzobispo D. José Ángel Saiz Meneses – des figures clés de sa préservation.
Ambiance unique : du silence sacré aux cloches tonitruantes
Tu rentres, t’es assommé par le silence épais du Patio de los Naranjos. Mais soudain BAM ! Vingt-quatre cloches te réveillent de ta torpeur contemplative. J’avoue qu’après ça, même mon Thermos cabossé s’est mis à fumer tout seul. Laisse-moi te souffler un secret :
« En collant mon oreille à un pilier, j’ai presque cru entendre un chevalier andalou murmurer un secret… »
Le genre d’ambiance mi-mystique mi-cacophonique qu’on ne trouve nulle part ailleurs sous le soleil espagnol.
Plongée dans l’histoire et l’architecture de la cathédrale
On ne bâtit pas un mastodonte pareil sans quelques rebondissements historiques et des coups de pioche mémorables. Moi, j’te dis, la cathédrale Notre-Dame-du-Siège de Séville, c’est le fruit d’une succession de paris insensés :
Des origines almohades à la consécration chrétienne
Tu veux du croustillant ? Voilà comment ce temple a mué :
- Construction de la mosquée almohade (1172-1198) : commandée par le calife Abu Yacub Yussuf, grand amateur de plans carrés et de minarets costauds (la Giralda, tu connais !).
- Conquête par San Fernando (1248) : Ferdinand III le Saint entre fièrement dans Séville, fait poser son sceau chrétien sur la mosquée qui devient cathédrale sans changer une brique.
- Tremblement de terre du XIVe siècle : la vieille mosquée prend cher, faut tout repenser.
- Chantier pharaonique dès 1401 : « Faisons une église telle que ceux qui la verront nous prennent pour fous ! » Voilà le mot d’ordre. Toi aussi t’aurais signé pour bosser là-dessus.
Plan carré atypique et influence de l’ancienne mosquée
Impossible d’ignorer cette bizarrerie : ici pas de croix latine au sol, c’est le bon vieux plan carré qui guide les pas et les processions. Le Patio de los Naranjos – vestige magique du passé musulman – structure encore aujourd’hui l’espace comme un jardin clos où chaque oranger a des racines plus vieilles que Murillo lui-même. Les ombres jouent entre colonnades et fontaines, on croirait entendre le clapotis secret des ablutions.
Élément | Plan carré (Séville) | Plan en croix latine (classique) |
---|---|---|
Distribution des espaces | Axes orthogonaux | Nef principale + transept |
Patio extérieur | Oui (Patio de los Naranjos) | Rare ou inexistant |
Fonction originale | Mosquée puis cathédrale | Purement chrétienne |
Circulation | Libre et symétrique | Orientée vers l’autel |

Le Retablo Mayor : chef-d’œuvre de l’art sacré espagnol
Regarde-moi ce Retablo Mayor : 20 mètres de haut, 18 mètres de large. Plus massif que mon arrière-grand-oncle après un banquet. Conçu par Pierre Dancart et fini après plus de 80 ans (!) à force d’huile de bras flamande et andalouse, il aligne quarante-cinq scènes sculptées tirées tout droit des Évangiles – du genre à filer la chair de poule même au touriste pressé. Chaque détail recèle une symbolique à faire pâlir n’importe quel prêtre érudit : saints dépenaillés ou triomphants, dorures à gogo, clin d’œil discret au Giraldillo qui trône fièrement là-haut.
Chef-d’œuvre absolu ? Une note solide : ⭐️⭐️⭐️⭐️☆ – difficile de ne pas être impressionné.
Les trésors cachés à l’intérieur
La Giralda : du minaret hispano-maure au clocher baroque
La Giralda, c’est ce genre de tour qui n’a jamais voulu choisir entre les cultures : minaret almohade bâti par Ibn Basso et Ali de Gomara vers 1198, puis coiffé sans complexe d’un haut de clocher Renaissance. Mais tout ça, tu le sais peut-être déjà. Ce que tu ignores sûrement, c’est cette histoire abracadabrante – parole d’habitué du zinc : une nuit de lune rousse, un chevalier andalou en fuite aurait planqué son trésor sous le fameux Giraldillo (la girouette géante tout là-haut). Pour ressentir la trace de ce secret, j’ai sorti mon vieux Thermos cabossé sur la rampe (oui, on monte la Giralda par une rampe, pas des marches ! pratique pour les chevaux et les touristes feignants), et je t’assure que chaque gorgée avait un goût d’or enfoui et de mystère non résolu.
« On dit encore qu’à la Saint-Jean, si tu tends l’oreille sous le Giraldillo, tu pourrais entendre le cliquetis des pièces perdues… ou alors c’est juste mon Thermos qui fuit. »
Le Patio de los Naranjos et ses orangers chargés d’histoire
Dès le matin, avant que les groupes débarquent, colle-toi dans l’ombre d’un oranger centenaire du Patio des Naranjos. Ces arbres-là ne sont pas là pour faire joli ou parfumer le guide touristique : plantés dès 1172 sur l’ancien sahn musulman, ils alignent leurs troncs en rangées impeccables pour rappeler la rigueur des ablutions rituelles. L’odeur amère flotte partout – mélange de fleur d’oranger et de souvenirs millénaires. Si tu tentes l’expérience oreilles contre pierre (ça ne s’invente pas), certaines racontent comment des poètes almohades gravaient à même la sève les louanges du printemps sévillan.

- Anecdote maison : une pierre près de la fontaine centrale porte encore les traces du passage d’un pèlerin marocain venu offrir son bâton en échange d’une orange bien mûre…
La Sacristía Mayor et la légendaire Bibliothèque Capitular y Colombina
La Sacristía Mayor t'en bouche un coin avec ses reliques clinquantes mais c’est dans la salle attenante que bat vraiment l'âme érudite du lieu : ici repose la Biblioteca Capitular y Colombina, gardée par l’énigmatique Institución Colombina depuis des siècles. Véritable coffre-fort à manuscrits rares (plus de 75 000 volumes !), elle réunit pépites chrétiennes médiévales et grimoires exotiques ramenés par les navigateurs intrépides.
Quelques ouvrages secrets planqués dans ces rayonnages poussiéreux :
- Les marges annotées par Christophe Colomb sur le récit des voyages de Marco Polo
- Un traité d’astronomie mudéjar datant du XIVe siècle
- Le livre d’heures miniature offert aux rois catholiques pour conjurer le mauvais sort
Si tu croises un moine plongé dans ses grimoires au crépuscule : ne dérange pas ce drôle d’oiseau – il détient sûrement un secret ou deux qui valent plus qu’un selfie.
Conseils pratiques pour préparer ta visite
Horaires, tarifs et réservation de billets (site officiel vs offices de tourisme)
Si tu veux éviter de te faire rouler dans la farine par un vendeur au grand sourire, écoute bien : la billetterie officielle de la cathédrale, c’est par ici (site officiel catedraldesevilla.es). Les offices de tourisme et les agences en ligne saupoudrent leurs packages d’options inutiles – visites guidées fumeuses ou accès « coupe-file » qui le sont rarement vraiment…
Offre | Tarif Adulte (2024) | Horaires | Points de vente |
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Site officiel | env. 12 € | Lun–Sam : 10h45–17h Dim : 14h30–18h |
Billets cathédrale Séville |
Office de tourisme/agence | dès 15 à 20 € | Variables, souvent identiques |
Offices divers, guides privés, plateformes web |
Billet combiné Alcázar | +20 € | Suivant disponibilité | Plateforme dédiée ou office |
Astuce du coin : toujours vérifier que l’achat se fait sur le site officiel pour éviter les frais cachés.
Comment venir – métro Puerta de Jerez, bus et bonnes paires de baskets
Tu ne vas pas débarquer en trottinette électrique déglinguée, ça ferait mauvais genre. La station Puerta de Jerez (métro ligne 1) est ton QG si tu veux arriver frais comme un gardon. Pour les bus, vise les lignes C3, 21, EA, 5 et M-153 – arrêt tout près du giratoire Palos de La Frontera.
Checklist : arriver sans transpirer ni râler
- Descends à Puerta de Jerez (métro L1)
- Chopes un bus C3, EA ou 21 si t’es chargé ou flemmard
- Marche six minutes à l’ombre des palmiers, direction Av. de la Constitución
- Enfile tes plus honnêtes baskets, car les pavés andalous ne pardonnent rien aux semelles fines
Meilleurs créneaux pour éviter la foule et vivre l’instant suspendu
Tôt le matin (première entrée) ou fin d’après-midi - évite absolument le créneau entre 11h et 13h où déferlent les groupes suants et disciplinés comme une armée d’escargots sous caféine. Les jours en semaine valent cent dimanches !
Au-delà de la visite : explorer les environs
Le Casco Antiguo et ses ruelles paumées
Si tu crois avoir tout vu après la Catedral de Santa María de la Sede, tu te plantes magistralement ! Le vrai Séville, il se planque dans les enfilades biscornues du Casco Antiguo, entre murs décrépis et pavés lustrés par mille processions. Ici, on s’arrête net devant des bistrots où le temps fait la grève.
Trois adresses pour tapas authentiques :
- La Fresquita (Calle Mateos Gago 29) : pas d’esbroufe, vin sec qui arrache et croquetas maison – terrasse en ruelle obligatoire, la cathédrale en toile de fond.
- L’Artisan Bistro (quartier Santa Cruz) : mélange improbable entre charcuteries locales, fromage bien corsé et serveurs qui connaissent leur sujet mieux que Wikipedia.
- Lalola de Javi Abascal (Calle Marco Sancho 1) : le spot du chef audacieux où l’on revisite l’anchois comme un grand cru. Aucune pitié pour les papilles molles ici.

Combiner ta visite avec l’Alcázar – double dose de frissons historiques
À deux pas (c’est même pas une blague), passe sous les orangers du Parvis puis file à gauche : tu arrives devant le portail principal du Real Alcázar. Cinq à sept minutes à pied suffisent si t’as encore un peu de jus dans les jambes. Le billet combiné tourne autour de 25–35 € selon la saison (billet simple Alcázar ≈ 15,50 €, cathédrale ≈ 12 €, coupe-file cumulatif en ligne conseillé).
Pourquoi rater ce combo serait hérétique ?
- Tu passes sans transition du gothique XXL au mudéjar royal.
- Un seul billet coupe deux files indignes de la patience humaine.
- Tu traverses huit siècles d’histoire sur trois pâtés de maisons. Qui dit mieux ?
Balade le long du Guadalquivir et session sieste au soleil
Le Guadalquivir… ah ! ce fleuve n’est ni bleu ni vert mais toujours imprenable au lever du soleil. Les quais déboulent depuis la Torre del Oro jusqu’au pont Isabel II, entre joggeurs matinaux et pêcheurs du dimanche qui n’ont jamais vu un seul poisson depuis Franco. Pour moi, le point d’ancrage suprême reste l’ombre des quelques orangers sauvages près des arènes de la Maestranza – c’est là que je m’affale pour goûter une sieste méritée ou vider mon Thermos farceur rempli de potion magique à base d’anis local. Une pause sacrée où j’entends parfois le murmure du fleuve me raconter des histoires bien plus folles qu’un guide officiel.
Mon moment préféré ? Un rayon timide sous un oranger tordu, une gorgée bien tassée, et soudain toutes ces pierres sévillanes me confient leurs secrets... ou alors c’est juste la chaleur qui tape trop fort.
Ton prochain coup de cœur à Séville
Je ne vais pas tourner autour du pot : si tu n’as jamais flâné une matinée à mettre ton oreille sur les pierres de la cathédrale, c’est que tu ignores encore ce qu’est l’âme andalouse — la vraie, celle qu’on ne trouve ni sur Instagram ni dans les cartes postales. Entre le trésor hypothétique du chevalier planqué sous la Giralda, le parfum des orangers et le silence piqué d’éclats de cloches, Séville n’attend que tes godasses et ton Thermos cabossé.

Après lecture : 3 actions à tenter dare-dare
- Colle ton oreille sur une pierre de la cathédrale (et viens me raconter ce qu’elle t’a soufflé !)
- Prépare ton Thermos maison et goûte la potion magique locale juste avant d’escalader la Giralda.
- Note secrètement l’endroit où tu penses que le trésor du chevalier se planque... Tu pourrais bien tomber sur plus qu’un selfie réussi !