C’est un fait : l’Italie est le pays le plus touristique du Vieux Continent. En 2022, la botte a accueilli plus de 96 millions de visiteurs, soit 15 millions de plus qu’en 2021. Mais si l’invasion estivale des vacanciers peut s’avérer étouffante, elle recèle aussi son lot d’opportunités. Car à mesure que les foules se ruent vers les destinations phares (coucou Venise), elles délaissent autant de pépites à explorer sans plus attendre. C’est le cas de Padoue, cette ville millénaire de la région vénitienne. Ses atouts ? Une histoire parmi les plus riches du pays, une identité culturelle unique, une gastronomie à tomber et une atmosphère à la fois vibrante et paisible. Le tout, à moins de 30 minutes de Venise. Bref : on tient notre énorme coup de cœur. Tellement qu’on t’a préparé un guide ultra-complet pour t’y retrouver lors de ta prochaine virée là-bas. Prépare-toi à en prendre plein les yeux.
Pourquoi Padoue mérite-t-elle d’être ta prochaine virée en Italie ?
La dernière fois qu’un local m’a demandé pourquoi je traînais sous les arcades de Padoue plutôt qu’à Venise, j’ai failli répondre : « Pour respirer, tout simplement. » Sérieusement, tu as déjà déambulé sur la Piazza delle Erbe à l’heure où les étudiants s’éparpillent, un spritz pas cher en main, sans selfie-stick dans l’œil ni gondole hors de prix à l’horizon ? Ici, c’est la dolce vita… sans le folklore épuisant. Les arcades enveloppent les rues d’une douceur ombragée. L’air sent le café serré et la pizza tiède ; j’insiste, tu peux marcher sans slalomer entre des cars entiers de touristes.

Charme et accessibilité : une réponse express à ton envie d’ailleurs
- Sous ces arches venues d’un autre âge, Padoue t’offre le meilleur ratio beauté/praticité du nord de l’Italie :
- Atmosphère locale : Tu croises des vrais padouans (ça existe !) et pas seulement un troupeau en tongs jaunes.
- Facilité : Deux gares principales, tout piéton ou presque, vélo ou tramway si ça te chante ; c’est limpide !
- Authenticité gourmande : Ici on prend encore le temps de discuter devant une focaccia molle ou un espresso debout.
Padoue, c’est cette cousine rebelle qui te reçoit bras ouverts avec son accent chantant, loin de la frime vénitienne.
Uniquement à Padoue : fresques de Giotto et arcades historiques
On n’exagère pas, ni moi ni l’UNESCO : la Chapelle Scrovegni te balance en pleine face le génie de Giotto – fresques du XIVe siècle qui ont révolutionné l’art occidental. Ce cycle pictural est resté quasi intact malgré les siècles (et quelques guerres passées par là). Oublie les musées poussiéreux : ici chaque voûte résonne encore du pinceau du maître… Et puis entre nous, on raconte que Giotto a laissé un indice secret dans la Chapelle pour qui sait l’observer. Je te mets au défi de le retrouver !

Proximité de Venise et Vérone : parfait pour un combo de rêve
Padoue est une base idéale pour explorer les environs. Voici quelques distances clés :

Ville | Distance depuis Padoue | Temps moyen en train |
---|---|---|
Venise | 40 km | 25 min |
Vérone | 85 km | 55 min |
Si tu t’organises bien (et que tu n’oublies pas tes billets compostés), tu peux voir trois chefs-d’œuvre italiens sans finir sur les rotules ou ruiné par les parkings privés… Franchement, pourquoi perdre son temps ailleurs ?
Comment se rendre à Padoue : options pratiques
Padoue, c’est la porte d’entrée secrète du Veneto, mais côté transports, il vaut mieux être futé qu’inconscient — parole de vieux routard.
En train : depuis Venise, Milan ou Vérone

Entre Venise et Padoue, c’est presque la navette locale : jusqu’à 4 trains par heure, durée moyenne 25-30 minutes. Billet ? Autour de 3,90 à 4 € (régional Trenitalia), mais si tu te pointes comme un amateur cinq minutes avant l’heure — hop, tarif plein ! Anticipe un peu (Omio, Trainline ou guichet la veille) pour dégoter les places les moins chères. Milan-Padoue : compte entre 2h et 2h20 en Intercity ou Frecciarossa, tarifs autour de 22-35 €. Et Vérone ? Facile : 50 à 60 minutes pour environ 8 €. Conseil sournois : évite les horaires "business" (7h-9h et 17h-19h), sinon c’est ambiance sardine.
En voiture : parkings et zones ZTL

Ne joue pas au héros italien : le centre historique est une ZTL (Zona Traffico Limitato) hyper surveillée par des caméras automatiques (et une flopée de PV). Pas d’impro — va te garer dans l’un des parkings autour des murailles. Application officielle "EasyPark" ou site Padova Parking pour réserver ta place ET t’enregistrer légalement si tu dois déposer tes valises. Petite astuce : demande TOUJOURS à ton hébergeur si une dérogation temporaire est possible. Sinon… bienvenue les amendes salées.
Parking | Tarif/jour (€) | Distance du centro storico |
---|---|---|
Piazza Rabin | 12 | 300 m |
Park Padova Centro | 16 | 500 m |
Piazza Insurrezione | 18 | 200 m |
Park Prato della Valle | 10 | 900 m |
En avion : aéroports de Trévise et Venise

Deux aéroports desservent Padoue sans prise de tête :
- Trévise (TSF) : Navettes directes bus toutes les heures pour Padova Centrale. Durée env. 1h15, prix autour de 10 à 13 € selon compagnie. Réserve d’avance sur Busbud ou GetByBus parce que le chauffeur n’aime pas la monnaie.
- Venise Marco Polo (VCE) : Shuttle ATVO jusqu’à Mestre puis train vers Padoue (45 min en tout); budget global env. 12-15 €.
Rien ne sert de courir en taxi sauf si tu veux cramer ton budget pasta dès l’atterrissage — les Uber locaux sont rares comme un tiramisu maison sans mascarpone !!
Les 6 incontournables de Padoue
Basilique Saint-Antoine : pèlerinage et mosaïques
La Basilique Saint-Antoine n’est pas juste la star des calendriers religieux, c’est le vrai cœur battant de Padoue. Construite dès 1232 pour protéger la dépouille du saint thaumaturge local, elle mélange dômes byzantins, arcs gothiques et marbres polychromes sans aucune pudeur stylistique. Entre deux processions de fidèles venus déposer des ex-voto (certains y laissent encore aujourd’hui un mot ou un cadenas), tu peux te perdre devant la Cappella del Santo : c’est là qu’on vénère les reliques du « Santo » sous une arche sculptée à l’excès par Tullio Lombardo et Briosco. Quant aux mosaïques et fresques, elles s’encanaillent dans chaque chapelle latérale, tout en racontant mille miracles – même si toi, tu ne trouveras jamais le fameux os perdu du saint sous les pavés du transept.
Chapelle des Scrovegni : chef-d’œuvre de Giotto
La Chapelle Scrovegni ? C’est LA fresque qui fait taire les connaisseurs. Derrière sa façade banale t’attend un arc-en-ciel d’émotions brutes : Giotto a peint là en 855 jours un récit complet de l’humanité et de la tendresse divine, panneau après panneau. Ici, la technique du fresco impose son tempo : enduit frais, pigments qui s’incrustent à vif – aucun droit à l’erreur ! Petit détail croustillant : il paraît que Giotto a glissé un indice secret dans ce cycle pour les curieux… alors ouvre bien l’œil sur le mur nord, on dit que seule une poignée d’aventuriers le trouvent encore.
Prato della Valle : la plus grande place d’Europe
90 000 m² d’ellipse verte encerclée par un canal et deux rangées concentriques de statues – voilà Prato della Valle. Difficile de faire plus baroque dans le délire monumental. Chacune des 78 figures raconte une histoire padouane : médecins excentriques, généraux oubliés ou poètes locaux – tous alignés façon club très privé. La nuit tombée, certains marmonnent encore aux oreilles attentives :
« Les statues murmurent des récits de chevaliers et de couronnes oubliées… »
Les anciens te diront même que les dynasties Carrare et Visconti y règlent toujours leurs comptes en catimini !
Université du Bo : campus médiéval et traditions
Le Bo n’a rien d’un campus moderne lissé. Ici, chaque arcade grince sous huit siècles de débats et d’étudiants frondeurs. On y croise la première chaire d’anatomie au monde (coucou Galilée) entre deux salles hérissées de blasons gravés – rôle vital pour l’ego académique local ! Mais la vraie tradition (chuchotée dans les bancs depuis Bologne jusqu’à nos jours) : autrefois, quand un prof dépassait les bornes ou imposait trop d’examens oraux, il se prenait une volée… de citrons balancés direct depuis la Piazza delle Erbe. Oui, ça ne rigolait pas avec l’autorité !
⭐️⭐️⭐️⭐️ – Un campus qui frappe fort côté traditions !
Palazzo della Ragione : salles voûtées et marché
Palazzo della Ragione n’a rien perdu de sa superbe médiévale ni de son sens pratique : marché couvert au rez-de-chaussée (charcutiers à gogo le matin !) et grand hall sous voûte en coque renversée à l’étage. Les fresques originelles attribuées à Giotto ont été retouchées après un incendie mais restent éblouissantes par leur cycle zodiacal farfelu – c’est tout sauf monotone ! Ouvert généralement 9h-18h30 (vérifie selon saisons), mais attention aux pauses déjeuner imprévues… L’essayer c’est adopter les odeurs mixtes : parmesan + plâtre ancien.
Jardins Botaniques : un trésor académique
Créé en 1545 pour cultiver plantes médicinales rares à usage universitaire (merci la République de Venise), il est classé UNESCO depuis 1997. Cloître impeccablement dessiné au cordeau vénitien, serres historiques où fleurissent encore des espèces rapportées jadis par les marchands grecs ou ottomans.

- Plante immortelle (Amaranthus): cicatrisant mythologique pour moines maladroits ;
- Laurier-rose vénitien : poison discret mais ornement royal des patios secrets ;
- Digitalis purpurea : médicament cardiaque avant l’heure…et toxique si mal dosé ;
- Mandragore padouane : racine magique contre la stérilité (si on croit les vieux grimoires) ;
- Safran sauvage : épice rare pour remèdes anti-mélancolie.
Véritable encyclopédie vivante des pharmacopées anciennes sous cloître Renaissance!
Ton itinéraire express à Padoue : 1 jour ou 2 jours
Si tu crois qu’en une poignée d’heures, Padoue te dévoilera ses secrets tranquillement, tu te mets le doigt dans l’œil. Pourtant, je te propose LA parade efficace, que tu sois sprinteur du patrimoine ou marathonien du bàcaro !
Itinéraire en 1 jour : circuit à pied

Pour la version express qui ne vire pas au rallye touristique, commence ton périple à la Chapelle Scrovegni (réservation OBLIGATOIRE en amont). Admire Giotto puis file direct au Palazzo della Ragione – son marché couvert embaume le parmesan dès potron-minet. Traverse la Piazza delle Erbe, observe les étudiants (attention aux citrons volants), puis serpente sous les arcades jusqu’à l’Université du Bo. Pause café obligatoire au Pedrocchi (sinon les locaux te suspectent d’être un robot). Termine par la majestueuse Basilique Saint-Antoine. Bonus ? Si t’as encore des mollets, un détour par le Prato della Valle avant de regagner la gare finit de t’achever joyeusement.
Itinéraire en 2 jours : immersion culturelle

Le premier jour, reprends le circuit ci-dessus mais ralentis franchement le tempo. Entre chaque site majeur, accorde-toi des pauses dans les bancarelle (marchés) matinaux des piazze ou grignote des cicchetti dans un bàcaro poussiéreux à souhait. L’après-midi, laisse-toi embarquer vers les Jardins Botaniques pour digérer en paix. Le lendemain, consacre ta matinée au marché du Prato della Valle (immanquable le samedi !) puis va lézarder autour de la Basilique du Santo ou flâne sur la Via Roma entre deux frappes de soleil. Impossible de ne pas céder à l’appel d’un espresso pris debout dans une osteria.
Flâner à Padoue, c’est accepter que ton agenda se fasse bousculer par une odeur de saucisse grillée ou un vieux prof croisé sous les palmiers du Prato.
Astuce : la carte Padova Urbs Picta pour économiser

La Padova Urbs Picta Card, ce n’est pas qu’un nom ronflant : c’est LE sésame pour entrer sans douleur budgétaire dans les 8 sites UNESCO liés aux fresques du XIVe siècle – dont la Chapelle Scrovegni (rien que ça). Deux formats : valable 48h (28€) ou 72h (35€) avec transport public inclus – si tu veux jouer les padouans modernes et éviter de marcher comme un pèlerin épuisé.
- Accès coupe-file inclus pour certains sites,
- Tarifs imbattables si tu fais plus de trois visites,
- Disponible directement via l’appli officielle « Urbs Picta » ou sur TurismoPadova… mais attention : certaines dates partent vite pour la Scrovegni !
Checklist express : comment choper ta carte avant même d’arriver ?
- Aller sur l’appli officielle « Urbs Picta » ou le site dédié
- Choisir tes dates + créneaux horaires souhaités pour chaque site (surtout Scrovegni)
- Effectuer paiement sécurisé (attention aux plafonds mal réglés…)
- Recevoir ton QR code digital à montrer sur place
- Garde précieusement ta réservation mail ET une capture d’écran. À Padoue, wifi public capricieux !
Où manger et dormir à Padoue : bons plans
Si tu débarques à Padoue en mode gourmet ou simple affamé, laisse-moi t’éviter les attrape-touristes et les pizze décongelées. Dans cette ville, ton appétit ne risque pas la banalité : il y a toujours un bàcaro caché dans une ruelle pour te requinquer et un B&B où poser ton sac sans vendre un rein.
Les bàcari à tester : spécialités locales

Trio gagnant pour l’apéro local avec spécialités vénitiennes :
Nom du bàcaro | Plat à goûter | Fourchette de prix |
---|---|---|
Frascoli Bacaro | Cicchetti au baccalà mantecato | 2-4 € le cicchetto |
Bacaro Padovano | Sarde in saor + Spritz maison | 3-6 € le plat/verre |
Dai Ragazzi | Polpette alla veneziana | 2,50-4,50 € |
Chez Frascoli Bacaro, c’est ambiance nappe en papier et accent chantant. On te sert le vrai baccalà mantecato sur toast encore tiède. Bacaro Padovano, planque d’initiés près du centre, propose ses fameuses sardines aigres-douces et un spritz tout sauf industriel. Dai Ragazzi, mini-table dehors, joue la carte street food vénitienne version boulettes moelleuses – on y croise parfois des étudiants réchauffant leur prochaine blague universitaire.
Osterias et trattorias : risi e bisi et tiramisù
Tu veux du terroir ? Ici le risi e bisi débarque en grande pompe : riz crémeux aux petits pois frais, bouillon dense parfumé au parmesan râpé minute, une lichette d’huile d’olive brute – chaque cuillère te ramène direct dans la cuisine d’une nonna padouane qui contrôle tes gestes. À goûter obligatoirement chez "Osteria Ai Scarponi", où ils poussent même le vice jusqu’à servir le plat dans une assiette émaillée ancienne (et franchement cabossée). Pour finir ? Un tiramisù maison, mascarpone fouetté à la louche, biscuit imbibé de café corsé – rien à voir avec l’imposture industrielle qu’on ose parfois appeler dessert en France. Si t’en redemandes… c’est que t’as bon goût.
Hébergement : où poser son sac
Marre des hôtels sans âme ni rideaux ? Voici mon tiercé anti-déprime :
- Casa a Colori Padova (auberge) : lit dès 20-35€ – basique mais propre, parfait si tu veux papoter avec des routards sous les arcades tard le soir.
- Casa Genny B&B : B&B familial cosy (env. 60€/ch.), petit-déj maison, quartier résidentiel pépère à quelques encablures du centre historique.
- Hôtel Giotto : Adresse classique centre-ville, chambres rénovées (env. 75€/ch.), à deux pas du Prato della Valle – pratique pour rentrer titubant après la tournée des bàcari !
Le vrai conseil ? Toujours vérifier si tu dors côté cour ou rue piétonne… sinon attends-toi à entendre les conversations nocturnes (voire les citrons qui volent) jusqu’à deux heures du mat’.
Conseils pratiques pour un séjour réussi
Meilleure saison pour visiter Padoue
Si tu veux profiter d’une Padoue en habits de lumière, vise entre mi-avril et mi-juin – là où le soleil caresse les arcades sans transformer ta chemise en serpillière. Septembre ? Nickel aussi : ambiance marché sans la cohue d’août (où chaque pavé chauffe comme une plaque à pizza). L’été, franchement, c’est sauna assuré – seuls les moustiques apprécient vraiment. Crois-moi, mieux vaut croquer une focaccia sous 20°C qu’étouffer façon ravioli oublié dans la marmite.
Se déplacer à Padoue : vélo, vaporetto ou à pied
Ici, le vélo fait son show avec un service de location facile à dégoter (voir velopartage). Idéal si tes mollets aiment slalomer entre bancarelles et statues bavardes du Prato. Mais attention aux pavés glissants l’hiver ! Vaporetto ? Oui, sur la Brenta, mais oublie-le pour le centre historique : c’est piège à selfie plus qu’un vrai transport local. Franchement ? La vraie expérience padouane se vit à pied, sous les arcades – sauf si tu veux finir par embrasser un panneau ZTL…
Zones ZTL et légendes urbaines
Centre historique = ZTL ultra surveillée. Caméras, radars, PV automatiques : ne tente pas le diable ou tu crameras tout ton budget Spritz en amende salée. Surtout, ne crois pas ceux qui te vendent l’accès « facile » via des ruses bidons. Quant aux mythes locaux…
Non, il n’y a pas d’esprits vengeurs sous les arcades ni de profs transformés en banshee par une volée de citrons ratée – juste des histoires pour effrayer les nouveaux venus ou taxer le touriste distrait à la nuit tombée.
Prêt pour ton aventure à Padoue ?
Allez, arrête d’hésiter : les arcades n’attendent que tes baskets fatiguées et ta curiosité affamée ! Padoue, c’est cette promesse un peu irrévérencieuse de partir à la chasse aux fresques, d’écouter (peut-être) les secrets chuchotés par les statues du Prato et de rire en croisant des étudiants qui balancent encore quelques citrons imaginaires sur la Piazza delle Erbe. Oublie le guide trop sérieux : ici, chaque ruelle est une invitation à te perdre entre bancarelle parfumées et bàcari confidentiels. Tu crois vraiment avoir tout vu en Italie ? Viens donc prouver le contraire…
