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Port de Gênes : le guide complet pour visiter, accéder et découvrir les activités phares

On te raconte pourquoi le port de Gênes est le meilleur lieu de vacances auquel tu n’avais pas pensé.

14 min
Destinations
5 June 2025 à 19h17

Découvre pourquoi le port de Gênes est une destination de vacances inattendue et fascinante. Et comment une ville entière est en passe de réinventer le concept même de tourisme. Avec ce guide complet, prépare ta visite de ce qui est sans doute la ville la plus sous-cotée d’Europe. Aurais-tu imaginé un jour tomber sous le charme d’un port industriel ? Si tu lis ces lignes, probablement pas. On te rassure : on n’y aurait pas cru non plus. Jusqu’à ce qu’on découvre celui de Gênes. On croyait tout connaître de Gênes : son pesto savoureux, ses ruelles médiévales et ses plages animées à l’heure du Spritz. Et pourtant : il nous aura fallu y poser nos valises pour comprendre à quel point elle regorgeait de (très) bonnes surprises. La principale d’entre elles ? Son port. Ou plutôt ses ports. Car le gigantesque complexe portuaire génois — le plus vaste d’Italie, et l’un des plus importants d’Europe — abrite un écosystème unique en son genre. Un monde où se côtoient dockers et pêcheurs, startuppers et restaurateurs, touristes et locaux, au gré des quais, des ruelles et des quartiers aux identités aussi variées que fascinantes. Un monde où l’on vient autant pour admirer la vue que pour s’en prendre plein les oreilles. Un monde où les grues côtoient les musées, où les cargos croisent les voiliers, où les cuisines racontent des histoires séculaires. Un monde où l’on se plaît à se perdre, à flâner, à se laisser surprendre par l’improbable rencontre entre une tradition millénaire et une modernité galopante. En somme, un univers qui nous a captivés dès les premières heures de déambulation. Alors, on s’est dit qu’un guide s’imposait. Pour y faire escale comme il se doit.   Voici ce que ce guide te propose de découvrir :   - Pourquoi le port de Gênes est l’un des plus fascinants d’Europe   - Les incontournables à visiter absolument   - Où déguster le meilleur pesto du coin   - Des conseils pratiques pour préparer ta visite   - Nos adresses coup de cœur pour boire un verre   - Les meilleurs plans pour t’y rendre sans galérer.

Port de Gênes en un coup d’œil : chiffres clés et quartiers

Présentation générale et rôle du port en Méditerranée

On part rarement d’une histoire de port pour épater la galerie, mais laisse tomber tes clichés : le port de Gênes ne se contente pas de sentir l’huile de moteur. Il façonne carrément le destin de la Ligurie et tire la moustache à toute la Mer Méditerranée, rien que ça. Ici, les grues rayent le ciel plus haut que les églises, et c’est pas pour décorer : premier port industriel et commercial d’Italie, Gênes est aussi l’un des pivots historiques du commerce maritime européen. C’est lui qui a ouvert les vannes vers les routes africaines et moyen-orientales ; il avale (et recrache) conteneurs et pétrole depuis plus longtemps que certains États n’existent.

Voici 3 chiffres impressionnants :
- Classement EVP (2022) : environ 2,1 millions d’EVP (Equivalent Vingt Pieds)
- Tonnage annuel total (2024) : près de 64,5 millions de tonnes traitées
- Principaux terminaux : PSA Voltri-Pra’, V.T.E. – Voltri Terminal Europa, Sampierdarena

À Gênes, la Méditerranée n’est pas qu’un décor : c’est une artère vivante de marchandises et d’histoires.

Trafic, EVP et concurrence (Marseille-Fos, Barcelone)

La castagne méditerranéenne ne se joue pas qu’au ballon rond. Niveau conteneurs (EVP), Gênes affronte Marseille-Fos et Barcelone comme trois vieux lutteurs au marché : chacun sort ses muscles… ou ses rides !

Port EVP 2022 Position méditerranéenne
Gênes 2,1 M Top 5
Marseille-Fos 1,45 M Derrière Gênes
Barcelone ~3,5 M Devant Gênes

(Non, ce n’est pas parce que tu parles avec les mains que tu gagnes toujours.)

Les sections majeures : Voltri, Pra’, Sampierdarena, Multedo

Explore ces quartiers portuaires : loin de dormir, ils débordent d’activité.
- Voltri & Pra’ : Là où PSA Voltri-Pra’ empile le conteneur comme d’autres les verres de Spritz. Zone tentaculaire moderne pourtant imprégnée de vieilles querelles ouvrières.
- Sampierdarena : L’ancien costaud aux docks multiples (Intermodal Marine Terminal…), mélange d’activité fébrile et entrepôts qui sentent la suie et l’histoire. J’y ai suivi un docker qui regrettait l’époque où le coton collait aux bottes.
- Multedo : Moins gentrifiée qu’elle en a l’air ; entrepôts chimiques sous tension et projets jamais vraiment fixés – ici on marchande tout sauf la mémoire.

Vue aérienne d’un terminal à conteneurs du Port de Gênes en plein chargement.
Ces zones abritent bien plus que des odeurs d’huile ou des camions pressés : ici s’inventent chaque jour des secrets enfouis dans les docks, des souvenirs industriels oubliés des guides.

Comment accéder au port de Gênes sans galère

En ferry : compagnies (GNV, Moby, Tirrenia) et terminaux

Tu crois que toutes les gares maritimes sentent la cambouis et la solitude ? Détrompe-toi. Au port de Gênes, GNV, Moby et Tirrenia se partagent les quais comme des amis brouillés : chacun sa file, ses horaires, son personnel qui t’explique tout sauf comment ne pas te perdre. Lignes pour la Sardaigne (Porto Torres), la Sicile ou même le Maroc – tu trouveras ton bonheur, même hors saison.

  • Compagnies principales : GNV (toute l’année, multi-destinations), Moby/Tirrenia (surtout mai-octobre)
  • Départs/arrivées : Sardaigne (Porto Torres), Sicile (Palerme), Tunisie, Maroc
  • Durée moyenne : 10 à 22h selon la traversée ; faut aimer les ponts!
  • Terminal d’arrivée : Terminal Traghetti (via Varco Albertazzi)

Le cliché de l’odeur d’huile persiste dans les couloirs, mais honnêtement, le confort sur ces ferries modernes te ferait presque oublier que tu embarques dans un univers où tout baigne dans le gasoil. Cabines propres, wifi intermittent et restaurant qui tente d’expliquer le « gusto ligure » à ta pizza.

Panneau embarquement ferry GNV Moby Tirrenia port de Gênes

En voiture : autoroutes A10, A7, sorties Porto et Varco Albertazzi

L’accès en caisse ? Franchement plus simple qu’une ruelle du centre-ville… du moins jusqu’à ce que ton GPS décide de tourner poète. Tu arrives par l’A10 si tu viens de l’ouest (Savone/France), ou par l’A7 depuis Milan ;
- Sortie clé : Gênes Ouest (« Genova Ovest »). Balisage clair « Porto/Terminal Traghetti/Moby/GNV/Tirrenia ».
- Entrée portuaire recommandée : Varco Albertazzi – c’est là que tout converge.
- Péages : Prends le temps de raquer à chaque barrière (en cash ou CB).
- Parking : Plusieurs parkings longue durée près des terminaux ; réservation vivement conseillée — sinon tu fais trois fois le tour du périph'.
- Balisage portuaire : Signalisation omniprésente… sauf quand ton GPS panique devant les ruelles trop étroites pour une Fiat Panda.

Conseil pratique : méfie-toi du GPS après la sortie de l’A10, il pourrait te mener dans des ruelles impraticables.

Sortie autoroute Porto Varco Albertazzi embouteillage GPS fou

En train et bus : lignes 1 & 20, Volabus aéroport-centre-ville

Côté train : ne t’attends pas à une expérience poétique. Les trains te déposent surtout aux gares Genova Piazza Principe ou Brignole — et après ça, c’est la jungle urbaine. Bus 1 et 20 relient ces gares aux abords du port en moins de quinze minutes (ticket urbain ~2€). Pour ceux qui débarquent direct de l’aéroport Cristoforo Colombo : le Volabus te catapulte toutes les 15 à 30 minutes vers le centre-ville et les deux grandes gares citées plus haut.
Ticket en poche (2€ pour un bus urbain simple ou ~6€ Volabus), tu grimperas à bord sans souci… sauf si, comme moi la dernière fois, tu perds vingt minutes à cause d’un pesto diaboliquement généreux qui t’aura fait rater ton train de nuit. Oui oui !

Les incontournables du port de Gênes à ne pas rater

La Lanterna : histoire, visite et vue panoramique

Si tu penses qu’un phare n’est qu’un outil pour guider les marins, détrompe-toi. La Lanterna, c’est l’obsession génoise depuis le Moyen Âge : 76 mètres qui toisent la mer, et une lanterne qui crache encore ses deux éclats à 872 000 candelas – de quoi réveiller un cargo endormi à Palerme. Il paraît que son bâtisseur, dont le nom s’est noyé dans les archives, aurait été balancé du sommet par des Génois mécontents – ambiance syndicale avant l’heure…

La promenade d’accès te fait longer les ventres mous du port commercial sur 600 mètres, jusqu’à cette tour carrée (pas franchement sexy mais diablement imposante) où t’attend un musée multimédia niché à ses pieds. Mais le vrai frisson, je l’ai chopé lors d’un café froid partagé avec le gardien sous une pluie battante : aucune vue ce jour-là, juste l’odeur du sel et la certitude qu’ici personne ne vient par hasard.

« Même trempé jusqu’à l’os, le café reste ton seul sauveur à la Lanterna. »

Le Vieux-Port rénové par Renzo Piano

On entend souvent dire que "les vieux quartiers sont réservés aux touristes"... sauf que là, Renzo Piano a remis la façade maritime à l’endroit en 1992 pour fêter Colomb. Résultat : le Porto Antico est devenu un terrain de jeu multifonctionnel (tourisme, culture, restos) où tu croises autant d’étudiants accoudés aux quais que de badauds venus scruter les reflets des palazzi dans l’eau sale.

⭐⭐⭐⭐☆
Ambiance décontractée mais pas mièvre : ici on flâne sans se faire plumer ni marcher sur des bibelots kitsch. L’architecture mélange acier discret et transparence : passerelles aériennes, ascenseur panoramique et pergolas blanches signées Piano – rien à voir avec un décor carton-pâte.

L’Aquarium de Gênes : méduse Phyllorhiza punctata et biodiversité

Découvre une véritable richesse marine ! L’aquarium aligne près de 13 000 animaux sur 70 bassins – dont la star improbable : Phyllorhiza punctata, méduse venue du Pacifique bourrée de pois blancs comme un dessert oublié au frigo. Ici pas question de salade verte ou d’huile d’olive : c’est zooplancton au menu.

Un bassin entier dévoile cette créature translucide qui flotte tranquille pendant que des gosses s’écrasent contre la vitre – émerveillement garanti même pour les vieux blasés. Et non, les Ligures ne la cuisinent pas (manquerait plus que ça).

Méduse Phyllorhiza punctata flottant dans un bassin de l’Aquarium de Gênes.

Balades et découvertes autour du port

Quartier Boccadasse et ses ruelles colorées

Envie de découvrir un contraste saisissant ? Quitte la zone grise des docks pour t’enfoncer dans Boccadasse. Ce n’est pas un décor de carte postale pour touristes pressés, c’est un coin où le temps s’arrête net — maisons pastel qui se bousculent sur les rochers, bateaux de pêcheurs bringuebalants, et une plage minuscule qui sent la friture et le sel. Les ruelles pavées sont si étroites que même un scooter hésite à s’y perdre. J’y ai trimballé un docker nostalgique rencontré à Sampierdarena : il levait les yeux au ciel en affirmant « ici au moins, on a gardé la mer sans les grues ».

À Boccadasse, pose tes valises ou juste ton regard :
- Plage de galets (pas toujours nickel mais vraie ambiance locale)
- Trattorias cachées où l’on t’ignore si tu demandes une pizza à l’ananas
- Maisons serrées façon Tetris coloré, balcons dégoulinant de linge et odeurs d’anchois grillé

Quartier Boccadasse plage maisons colorées ruelles trattoria

Musée Galata et Galion Neptune

Ne pense pas qu’un musée maritime se limite à des maquettes sous vitrine. Le Galata – Museo del Mare explose le cliché : c’est le plus grand musée du genre en Méditerranée (12 000 m² !), installé dans un ancien arsenal génois où jadis on construisait les galères qui allaient conquérir la mer. Ici, tu peux toucher du doigt l’histoire d’immigrants partis sur des rafiots brinquebalants, grimper dans un authentique sous-marin S518 Nazario Sauro ou marcher sur les ponts grinçants du fameux Galion Neptune — réplique d’un navire du XVIIe siècle ayant servi… pour un film français. Oui mon pote.

Résumé en 3 points :
- Expo immersive sur la vie des marins, migrants & pirates génois
- Visite du sous-marin Nazario Sauro amarré face au musée (claustrophobes s’abstenir!)
- Le vrai trésor : le Galion Neptune à quai, décor de ciné grandeur nature (et accessible !)

Façade Musée Galata Galion Neptune port Gênes

Dégustations de pesto, focaccia et spécialités ligures

Si tu crois que la cuisine locale se limite à des herbes et de l’huile d’olive, détrompe-toi : la gastronomie génoise est bien plus riche. Les vrais bistrots paumés filent bien plus : focaccia dorée, basilic frais écrabouillé minute et fromages qui sentent leur terroir — rien à voir avec la bouillie pseudo-locale servie près de l’aquarium.
Un soir que je croyais être malin (et sobre), j’ai laissé traîner la main sur une cuillère « de dégustation » de pesto... Résultat : train raté mais papilles ravies.

Gaétan’s top 3 (testés pour toi) :
- Antica Sciamadda : Focaccia al formaggio – 4€ le bout crousti-fondant.
- Ostaia da U-Neo : Trofie al pesto maison – plat copieux ~12€ (gare à l’excès!)
- Trattoria delle Grazie : Pansotti sauce noix – 10€, pas pour les régimes.

Bistrot rustique pot pesto focaccia verre vin blanc Ligurie

Retrouve plus d’adresses fiables par ici : Guide des meilleures cuisines régionales

Conseils pratiques pour ton escale

Meilleurs horaires et saison pour visiter

Évite de visiter Gênes en plein mois d’août, sauf si tu apprécies la chaleur étouffante. Le printemps (mars-mai), c’est jackpot : températures fraîches, pluie rare, port qui se réveille sans le lot de croisiéristes surexcités. L’automne (septembre-octobre) aussi, pour éviter la cohue et griller sous les sunlights du quai Voltri. Si tu tiens à l’été, sache que la moiteur fait tourner les esprits… et les tee-shirts.

En été, la moiteur peut atteindre 35°C sur les quais.

Sécurité, bistros paumés et adresses bistrot de Gaétan

Inquiet pour tes affaires ? Rassure-toi : la sécurité du port est optimale, avec vidéosurveillance et personnel vigilant. Pour le reste, pousse la porte d’un vrai bistrot paumé :
- Vérifie bien les horaires (souvent coupure l’aprem)
- Les tarifs sont affichés, pas de douille sur la focaccia !
- Préfère les adresses où « Gaétan » officie : pesto maison, assiettes généreuses… et vannes cinglantes garanties !
- Demande toujours conseil à un local avant de t’installer pour un spritz — on t’éviteras les attrapes-nigauds touristiques.

Terrasse bistrot paumé Gênes pesto vin blanc port industriel.

Liaisons internes : navette port-centre et transports urbains

Perdu entre deux containers ? Voici comment rallier le centre en mode cabotage urbain :
- Navette Volabus : liaison aéroport-centre toutes les 45 min (~6€, clim poussive)
- Bus 18 & 20 : relient gares principales aux terminaux ferry/croisière (10-15 min)
- Métro direction Brin : descends à Dinegro pour accéder au terminal sans suer sang et eau
- À pied depuis Porto Antico, compte 5-10 min max jusqu’à l’embarcadère principal – sauf si tu te fais happer par une ruelle ou une odeur de farinata.

Même pressé comme un citron en transit, tu peux savourer une vraie escale sans finir noyé dans un flot de valises ni englouti par la foule.

Conclusion : pourquoi le port de Gênes va te surprendre

Loin d’être un simple terrain industriel, le port de Gênes est une fourmilière vibrante, riche en histoires et en rencontres. Les vieux quartiers ne sont pas des musées pour touristes largués, mais des labyrinthes où ça rigole, ça s’engueule et ça mange vrai (loin de l’huile tiède pour bobos affamés). Ce coin du monde t’en mettra plein les yeux, la bouche et les godasses.

Gênes n’attend pas qu’on l’aime — elle te provoque, te bouscule, et finit par t’attraper là où tu ne l’attendais pas. C’est ça, la vraie poésie génoise : brute, décapante… et franchement inimitable.

Port de Gênes : le guide complet pour visiter, accéder et découvrir les activités phares

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