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Monastère de São Vicente de Fora à Lisbonne : guide complet pour visiter un joyau d’Alfama

En plein coeur de Lisbonne, ce joyau méconnu est un des plus beaux édifices du pays. On te raconte pourquoi (et comment) le visiter.

13 min
Destinations
17 May 2025 à 7h16

Le Monastère de São Vicente de Fora est sans conteste l’un des monuments les plus exceptionnels de Lisbonne. Et pourtant, il demeure largement méconnu des visiteurs. Ce chef-d’œuvre d’architecture maniériste et baroque recèle de trésors inestimables : un des plus beaux cloitres du pays, une collection d’azulejos à couper le souffle, un panthéon royal, des fresques grandioses… Sans parler du panorama incroyable qu’il offre sur la ville. Mais c’est aussi son histoire qui en fait un lieu unique : fondé au XIIe siècle sous Alphonse Ier, il est en effet le tout premier monastère bâti au Portugal. Bref, si tu cherches un monument incontournable à Lisbonne, le Monastère de São Vicente de Fora est une évidence. Voici tout ce qu’il faut savoir pour le découvrir :

Pourquoi visiter le Monastère de São Vicente de Fora à Lisbonne ?

On ne démarre pas une visite dans l’Alfama comme on siffle une limonade au comptoir. Il faut mériter São Vicente de Fora, ce monastère planqué sur sa colline, loin des troupeaux qui courent derrière le tram 28. Si tu t’aventures au-delà des échoppes à magnets, tu découvres un joyau d’un sérieux implacable, dont la réputation tient plus du bouche à oreille que des guides tapageurs – et ça, crois-moi, c’est louche mais véridique.

J’ai griffonné ces lignes sur les marches du cloître, carnet râpé posé sur mes genoux crasseux, Thermos fuyant entre deux pavés. À chaque pierre, il m’a semblé qu’un secret médiéval me chatouillait l’oreille : « Ici, en 1590, frère António a troqué sa soupe contre un morceau d’azulejo dédicacé ! » Tu veux des anecdotes ? J’en ai à la pelle – demande voir aux vieilles pierres.

Ce monastère respire la fierté du quartier d’Alfama, avec ses clochers qui jouent des hallebardes contre le ciel et ses azulejos qui racontent des fausses vérités en bleu et blanc. Rarement un lieu laisse autant de place aux curieux – ceux qui voient derrière le vernis touristique. Un conseil d’ami : pose-toi cinq minutes (minimum), laisse ton café refroidir et écoute ce que les murs ont à dire…

Explorateur avec carnet et Thermos au Monastère de São Vicente de Fora à Lisbonne
Astuce : achète ton billet en avance pour éviter la queue.

Accès rapide : tarifs, horaires et options de billet

Type de billet Tarif
Plein tarif adulte 8 €
Tarif réduit (sénior >65 ans) 6 €
Tarif réduit (jeune <25 ans) 4 €
Enfant (<12 ans) Gratuit
Horaires d'ouverture 10h - 18h
Dernière entrée 17h00
Fermeture Certains jours fériés (1/01, vendredi Saint, Pâques, 1/05, 24-25-31/12)

Note : La Lisboa Card ne couvre PAS l’entrée au monastère. Prévois un budget ou choisis une autre option.

Histoire et architecture : plongée dans le passé maniériste

Fondation au XIIᵉ siècle par Alphonse I et les Augustins

Lisbonne, 1147. La ville n’est pas encore ce rafiot à touristes qui tangue sous les pieds pressés. Ici, Afonso Henriques – le premier roi du Portugal – décide de planter un monastère juste hors des murs (d’où le "Fora", malin), pour remercier Saint Vincent après la reconquête de la ville sur les Maures. Imagine-toi la scène : des Augustins débarquant, des outils pleins les poches, la boue jusqu’aux mollets… Le monastère prend racine sur ce bout de colline, devenant l’un des points d’ancrage du tout jeune royaume portugais.

Anecdote : On raconte qu’un vieux Thermos rouillé traîne encore sur une marche, défiant le temps comme les pierres médiévales.

Dates clés et événements fondateurs :
- 1147 : Fondation par Alphonse Ier avec installation des Augustins
- XIIᵉ siècle : Premières constructions en style roman
- Utilisation stratégique comme point religieux ET militaire (vigie artistique ?)

Carnet et Thermos sur une marche moussue du Monastère de São Vicente de Fora

Renaissance et maniérisme : Filippo Terzi, Juan de Herrera et Baltazar Álvares

Filippo Terzi, débarqué d’Italie en 1577 pour fuir l’ennui architectural local, impose son génie maniériste à Lisbonne. Ce type savait manier la règle et le compas comme personne : géométries précises, volumes clairs mais jamais léchés. Juan de Herrera, l’Espagnol du lot, s’inspire de l’Escorial pour renforcer cette austérité chic – sobriété presque hautaine, tu vois ? Baltazar Álvares suit, ajustant ici une colonne trapue, là un arc audacieux… Résultat : le maniérisme portugais naît dans ces murs, sévère mais pas sans panache.

« Chaque colonne semble vouloir raconter son propre conte… »

Reconstruction baroque au XVIIᵉ siècle : Pedro Nunes Tinoco et João Nunes Tinoco

Pedro Nunes Tinoco prend le relais en 1624 (après Baltazar Álvares) : il injecte dans ce vénérable ossuaire une dose de faste baroque local. On lui doit cette façade qui ne s’encombre pas d’esbroufe inutile : lignes sobres mais couronnées d’une ornementation fine – balustrades sculptées, chapiteaux taillés à la va-vite (pour faire croire à l’abondance), retables dorés à t’en coller plein les mirettes. João Nunes Tinoco (fils prodige) parachève l’affaire dès 1641 avec l’élégance discrète du cloître rénové ; ici on croise des voûtes musculeuses mais polies par le temps. Entre deux gravats ou un banc branlant, tu sens vraiment que chaque détail a été âprement négocié entre foi, pouvoir royal… et ego familial.

Les trésors intérieurs : art, azulejos et panthéon royal

Azulejos du cloître : scènes de La Fontaine en trompe-l’œil

Ici, tu ne trouveras pas de banal carrelage de cuisine. Le cloître abrite 38 panneaux d’azulejos du XVIIIᵉ, tous plus énigmatiques les uns que les autres, illustrant les fables de La Fontaine. Pas de cartels explicatifs : à toi de jouer au détective. Deux carreaux valent l’arrêt – et crois-moi, mon carnet râpé en garde la trace.

  • Le corbeau et le renard : Sous le bleu cobalt craquelé, un corbeau (air boudeur) toise un renard trop futé. Si tu colles ton nez dessus, tu remarqueras une miche de pain cachée dans un recoin du décor – clin d’œil aux pénuries d’époque ou simple blague d’atelier ? J’en doute encore !

  • Le chameau et les bâtons flottants : Moins connu, ce panneau montre trois moines ahuris devant le chameau (grotesquement proportionné), pendant qu’un bâton flotte dans une vasque improbable. La morale ? Débusque-la toi-même : chaque azulejo a sa vérité…

Azulejos représentant une scène de renard et de corbeau au cloître

Les fables ne sont pas traduites en portugais classique par hasard : seuls les curieux peuvent en percer le code. Tente d’inventer ta propre interprétation – c’est tout l’esprit du lieu.

Checklist : Pour décoder un azulejo-fable comme un pro :

  • Regarde les détails cachés : objets anachroniques, animaux farceurs.
  • Cherche la morale ailleurs que dans le titre.
  • Compare plusieurs panneaux : certains personnages migrent en douce !
  • Note l’humour ou la critique sociale planqué entre deux tuiles.
  • Ignore les guides officiels : ils passent toujours à côté.

Panthéon royal des Bragances : tombeaux et sculptures

Dans la crypte se serre toute la fine fleur déchue du royaume : 24 rois, reines et princes Bragance reposent là entre marbre blanc et calcaire patiné, alignés comme des soldats de plomb fatigués. Les sculptures – austérité maniériste oblige – oscillent entre grandeur étouffée et ornementation sèche. C’est bien le panthéon dynastique le plus complet du Portugal… même si certains couvercles grincent encore sous la gloire fanée.

⭐️⭐️⭐️⭐️

Orgues monumentales et retables baroques

On ne va pas se mentir : rares sont ceux qui ont eu l’audace de mesurer l’acoustique du lieu avec un vrai concert d’orgue – parce qu’ici, on préfère écouter le silence grincer sur les bancs tordus ! Pourtant, ces orgues baroques installées par Joao Fontanes (1765), restaurées par des artisans mi-suisses mi-ibériques, balancent un souffle qui ferait vibrer la voûte s’il restait assez fidèles pour oser toucher les claviers… Anecdote : j’ai glissé sur une dalle humide pendant un Requiem fort peu solennel – genoux plein de boue pour mieux apprécier le graves des tuyaux ! Les retables dorés débordent eux aussi ; si tu trouves ça too much, c’est normal.

Fresques, baldaquins et voûtes en berceau

Les fresques principales tapissent chœurs et chapelles latérales avec des motifs végétaux entremêlés de symboles augustiniens (livres ouverts, lys courbés). Ici tout est message codé : victoire spirituelle sur la matière ou ironie discrète envers la royauté défunte. Quelques signatures lisibles (maigre consolation) : Pedro Nunes Tinoco pour les fresques centrales, ateliers anonymes pour les scènes secondaires – thèmes récurrents : miracles apocryphes, allusions à Lisbonne assiégée…

  • Pedro Nunes Tinoco (fresques centrales)
  • Ateliers anonymes portugais (chapelles secondaires)
  • Thèmes principaux : miracles oubliés, symbolisme végétal farfelu, royauté ironisée

Visite pratique : conseils pour un séjour sans fausse note

Horaires, tarifs et formules combinées (Lisboa Card)

Formule Prix standard Avec Lisboa Card
Entrée Monastère adulte 8 € 6 €
Entrée tarif réduit (jeune/senior) 4-6 € Identique
Entrée enfant (<12 ans) Gratuit Gratuit
Accès Tram/Bus 1,80-3,00 € Inclus*

La Lisboa Card ne donne pas accès gratuitement au monastère, mais elle te file 2 € de rabais sur l’entrée adulte (6 € au lieu de 8 €). En revanche, tous les transports urbains (dont le tram 28, pièce maîtresse du touriste averti) sont gratuits. Si tu comptes vadrouiller toute la journée et visiter d’autres lieux payants, la carte devient rentable… sinon t’es perdant.

Accès et transports depuis le centre : tram 28, bus et à pied

  • Tram 28E – Arrêt Voz do Operário : départ Praça Martim Moniz, arrivée devant le monastère. Durée : ~20 min sans bouchons touristiques (quasi impossible l’été).
  • Bus 734 – Arrêt Sapadores : relie Baixa à Alfama. Descends à Sapadores puis marche 8 min dans les ruelles (600 m). Pas glorieux mais tu évites la queue du tram.
  • À pied depuis Baixa/Chiado : la montée fait crisser les mollets. Compte 25 min et quelques haltes pour souffler… ou prendre des photos des murs tagués.

Meilleur moment pour éviter la foule et profiter du lieu

Évite les jours fériés religieux, affluence garantie !

Si tu veux fouler les pavés sans marcher sur des sandales importées d’Allemagne : vise l’ouverture (10h pétantes), ou alors une heure avant la fermeture. Les heures creuses, c’est là que les pierres murmurent le mieux – parole d’explorateur grognon.

5 astuces de pro pour ne rien rater

  • Prends un carnet râpé (pas ton smartphone), griffonne ce que tu vois ou ressens – ici chaque détail fuit la mémoire numérique.
  • Prévois une gourde métallique planquée dans le sac – l’eau vendue autour est hors de prix et tiède.
  • Monte absolument jusqu’au toit : vue hargneuse sur l’Alfama et le Tage. Peu montent jusque-là…
  • Équipe-toi de chaussures qui méritent d’être salies. Les escaliers dérapent plus qu’un sermon en latin.
  • Ose t’asseoir sur une marche froide avec ton café morne : c’est le seul moyen d’entendre un secret médiéval vrai ou faux.

Autour du monastère : trois pépites à explorer

Le quartier d’Alfama et ses ruelles chantantes

Tu veux du dédale ? Alfama, c’est le terrain de jeu préféré des âmes qui refusent les plans trop droits. Ici, chaque ruelle pavée t’entraîne dans une courbe imprévue – parfois un escalier grince sous tes pas, parfois une façade affiche un bleu passé plus vrai que nature. J’ai sorti mon vieux carnet râpé sur un muret, entre deux balcons débordant de linge, pendant qu’une hallebarde imaginaire me protégeait du flot de touristes hagards. Si tu n’as pas peur de te perdre ni de sentir la lessive au détour d’une impasse… c’est là que Lisbonne se révèle.

Ruelle d'Alfama avec carnet et hallebarde imaginaire

Cathédrale Santa Maria Maior et Château de São Jorge

  • Démarre par la Cathédrale Santa Maria Maior : nef sombre, vestiges romans et abside trapue – parfait pour ceux qui aiment les échos gravés dans la pierre.
  • Enchaîne avec la montée au Château São Jorge, perché sur la colline la plus revêche de Lisbonne. Vue crachée sur tout l’Alfama et le Tage ! Les remparts datent (en morceaux) du XIᵉ siècle et oscillent entre forteresse wisigothique et bastion médiéval – ça grince autant que l’histoire portugaise.
  • Complémentarité garantie : religieux puis défensif, roman puis militaire. S’il y a mieux comme duo, je veux bien manger mon carnet !

Église du Gesù et autres trésors cachés

L’Église du Gesù n’est pas pour les hâtifs : façade sobre, portail qui claque sans prévenir – on dirait une planque oubliée par le Vatican. Mais pousse la porte (sans te faire voir), tu tomberas sur des retables discrets et quelques fresques échappées d’un inventaire officiel. Selon la tradition des fouineurs urbains : emprunte le passage derrière l’autel latéral droit – il mènerait à une chapelle secrète où les guides ne foutent jamais les pieds. Essaye pour voir si tu vaux mieux qu’une application GPS…

Prépare ta visite du Monastère de São Vicente de Fora

Avant d’embarquer ton fessier dans le tram 28E, retiens l’essentiel : horaires fixes (10h-18h, dernière entrée à 17h), tarifs honnêtes (8 € plein tarif, 6 € pour les têtes grisonnantes ou jeunes, gratuit pour les moins de 12 ans). Lisboa Card ? Petite ristourne mais rien de magique. Le site n’est pas avare en marches piégeuses : baskets usées et carnet râpé recommandés !

Le tram 28E t’amène tout droit – sauf embouteillage de touristes. Bus 734 ou mollets affûtés à pied font aussi l’affaire, la montée te rappellera que Lisbonne n’est pas faite pour les paresseux. N’oublie pas d’imprimer le plan du monastère (internet capricieux sur place !) et, par pitié, garde ton Thermos à portée : il y a des secrets médiévaux qui ne s’écoutent qu’avec un café froid entre deux azulejos.

Résumé de la visite du Monastère de São Vicente de Fora avec plan, horaires et tarifs

Résumé express : Horaires 10h-18h (fermé jours fériés), billets à l’unité (4-8 €), accès facile par tram/bus/pied, astuces de pro : carnet papier et chaussures solides obligatoires.

Monastère de São Vicente de Fora à Lisbonne : guide complet pour visiter un joyau d’Alfama

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