Peu de lieux peuvent se targuer d’avoir une aura historique, culturelle et symbolique aussi forte que la place de la Bastille. De la forteresse médiévale rasée à la Révolution aux barricades de 1830, des manifestations politiques aux concerts en plein air, elle est un décor incontournable de l’histoire de France. Mais la place ne se contente pas d’être un témoin du passé : elle est aussi un pôle urbain vibrant, qui regorge d’activités et de trésors à découvrir.
Seul hic : son caractère tentaculaire peut rendre la visite un poil complexe. D’autant qu’il y a tellement à voir et à faire qu’on ne sait jamais par où commencer.
Alors, on t’a préparé le guide le plus complet du web pour visiter la Bastille comme il se doit. Au programme :
- Un résumé de son histoire — de la forteresse au monument révolutionnaire
- Les monuments et aménagements emblématiques
- Tout ce qu’il faut savoir sur les transports et accès
- Les activités à faire aux alentours
- Des conseils pratiques pour préparer ta visite.
Tout ce qu’il faut savoir en 1200 mots. Autant dire que tu n’en trouveras pas de plus complet.
Place de la Bastille : ce qu’il faut savoir en un coup d’œil

Raison d’être et symbolisme
Tu marches sur la place de la Bastille ? Fais gaffe où tu poses les pieds : chaque pavé t’envoie un clin d’œil lourd d’histoire. Ici, la forteresse a été rasée mais son fantôme veille, râleur et bavard – autant dire que même les pigeons se méfient des souvenirs qui traînent. La Bastille incarne le ras-le-bol du peuple, l’envie farouche de secouer les puissants, bref un concentré d’insolence à la française. Sauter une visite ici, c’est comme snober le cep dans ton verre…
Note ambiance : 5🍷 (Et pas une goutte de moins…)
Localisation et accès rapide
Pas besoin d’un GPS dernier cri pour te pointer ici ! Tu débarques, tu suis les panneaux « Bastille », pas de chichi. Métro, RER ou bus ? Laisse-moi te mâcher le boulot :
- Métro : Ligne 1 (Château de Vincennes – La Défense), Ligne 5 (Bobigny – Place d’Italie), Ligne 8 (Balard – Créteil)
- Sorties utiles : Rue de la Roquette, Boulevard Beaumarchais, Opéra Bastille.
- Bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91 + Noctiliens N01/N02/N11/N16 pour les insomniaques chroniques.
- RER : Pas direct mais Châtelet à deux stations (ligne 1).
Visite express : repères et horaires
Histoire de la Bastille : de la forteresse au symbole révolutionnaire
Origines médiévales et bastion Saint-Antoine
Oublie les salons douillets, la Bastille n’a jamais été taillée pour les mondanités. Sa naissance, c’est du brutal pur jus : un poste avancé planté là sous Charles V, en 1370, histoire de verrouiller l’est parisien face aux Anglais et autres indésirables de l’époque. Les étapes ? Chrono express :
- 1360 : Un modeste ouvrage à deux tours pour protéger la porte Saint-Antoine.
- 1370-1382 : Charles V sort le chéquier et fait ériger une forteresse avec huit tours costaudes – tu parles d’un rempart !
- Fin XIVe siècle : La « Bastille Saint-Antoine » devient la sentinelle de Paris, bardée de murs épais, créneaux affûtés et fossés pas franchement accueillants.
Autant dire qu’ici, t’entrais pas sans invitation officielle… ni sans armure solide.
La prise de 1789 et destruction de la forteresse
Le 14 juillet 1789, la vieille Bastille ne s’attendait sûrement pas à voir débouler tout Paris. Ce jour-là, elle a crié sous le choc des insurgés, a saigné par ses pierres fracassées et s’est effondrée dans un vacarme qui semblait dire « j’en ai marre ! ». Ironique quand tu sais que dedans il n’y avait même pas dix détenus ce matin-là…
Forces en présence | Royaux (Gouverneur + Invalides) | Insurgés parisiens |
---|---|---|
Hommes | ~114 | Entre 600 & 1 000 |
Matériel | Canons (13), mousquets | Fusils dépareillés & outils trouvés |
Motivation | Défense molle du roi | Faim, rage sociale & goût du spectacle |
Bref, ce fut moins une bataille qu’un grand coup de théâtre tragique… mais ça suffit pour faire trembler toute l’Europe.
La Révolution de 1830 : naissance de la Colonne de Juillet
Trois jours fumants en juillet 1830 – Les Trois Glorieuses – font tomber Charles X. Pour marquer le coup (et recouvrir un passé encombrant), Louis-Philippe file l’ordre d’ériger une colonne commémorative sur les ruines. Résultat : entre 1835 et 1840 pousse la fameuse Colonne de Juillet, surmontée du Génie doré qui agite sa torche comme s’il voulait réveiller Paris chaque matin. Le piédestal conserve les noms des insurgés tombés au combat : ici, l’Histoire s’empile littéralement sur ses morts.
« Trois jours de barricades, et la liberté s’élève encore ! »
Les monuments et aménagements emblématiques
La Colonne de Juillet et le Génie de la Liberté

Tu lèves les yeux, tu vois ce drôle de lascar doré qui toise Paris ? Ne te fie pas à ses ailes angéliques : c’est un vrai éclaireur céleste, un ange vindicatif perché sur un fût de pierre prêt à décocher sa torche en pleine nuit. Le Génie de la Liberté trône là-haut depuis 1836, conçu par Auguste Dumont en bronze doré, rien que ça – tu t’attendais à du plastique ? Il s’agite à 52 mètres au-dessus du sol, conquérant solitaire, brandissant flambeau et chaînes brisées comme pour rappeler à tous que la liberté ne descend jamais dîner en pantoufles.
Caractéristiques marquantes :
- Hauteur totale (colonne + statue) : ≈52 m
- Matériaux : pierre pour le fût, bronze doré pour le Génie
- Inauguration : 28 juillet 1840 (pile pour l’anniversaire des Trois Glorieuses)
- Accès public : fermé sauf rares événements… patience ou piston exigés !
L’Opéra Bastille de Carlos Ott

Ah l’Opéra Bastille… autant dire qu’elle ne passe pas inaperçue dans le décor. Plantée là depuis 1989 grâce au pari osé du jeune architecte Carlos Ott, la grosse bête divise encore : certains crient au génie visionnaire, d’autres râlent sur sa froideur clinique. Façade vitrée, volumes massifs qui débordent du trottoir, effet soucoupe volante prête à décoller vers Mars – il fallait oser ! Question harmonie avec les pavés alentour ? On repassera (ou pas). Mais si tu veux voir comment on s’est permis d’inscrire la modernité sur une place qui sent la poudre, va zieuter ses courbes sans fausse pudeur.
Les installations urbaines récentes (Timescope, piétonisation)

Ici on a enfin arrêté d’asphyxier le citadin ! Entre deux manifs et trois scooters pressés, te voilà invité à respirer grâce à une zone piétonnisée bien foutue. Mais attends-toi aussi à croiser une drôle de machine grise : la borne Timescope. Tu poses tes yeux dedans et paf – Paris remonte le temps sous ton nez ! Tu peux zieuter la forteresse telle qu’en 1789 ou flâner virtuellement dans une Bastille médiévale sans finir crotté jusqu’aux genoux.
Checklist des nouveautés utiles :
- Bornes Timescope : explorer les époques en réalité augmentée (sans DeLorean ni mal de crâne)
- Mobilier urbain contemporain : bancs massifs plutôt solides (testés), éclairages LED modernes : ambiance nocturne assurée !
- Zone piétonnisée élargie : fini les klaxons non-stop ; place aux poussettes peinardes et terrasses envahissantes… mais attention aux trottinettes sauvages.
Se rendre et circuler autour de la Bastille
Accès métro, RER et bus (lignes, sorties)
Tu veux t’éviter la galère ? Bastille, c’est le croisement nerveux du Paris mobile. Tu choisis ton wagon, tu descends porte « Bastille », bingo. Voici le détail, pour ceux qui comptent leurs minutes :
- Métro : Ligne 1 (jaune) traverse Paris d’ouest en est – Châtelet > Bastille, c’est 5 min montre en main ; Ligne 5 (rose), pour ramener ta fraise de Gare du Nord ou d’Italie en moins de 10 min ; Ligne 8 (violet), accès direct depuis République (4 min) ou Opéra (8 min).
- Bus : Lignes 61, 69, 76, 86 et 87 te déposent au pied des marches. Si t’es du genre noctambule insomniaque, Noctilien N01/02/11/16 tournent toute la nuit.
- RER : Pas direct mais Châtelet-Les Halles n’est qu’à deux stations avec la ligne 1. On a vu pire !
Astuce : en heure de pointe, mieux vaut viser les sorties côté Opéra ou rue Saint-Antoine.
Parkings et vélos en libre-service
Gare ta caisse sans renier ta dignité :
- Parkings publics à proximité : Bastille Saint-Antoine (16 rue Saint-Antoine), Opéra Bastille (34 rue de Lyon), Ledru-Rollin (121 avenue Ledru-Rollin). Tarifs pas donnés – Paris oblige – mais au moins tu fais la paix avec ton pare-chocs.
- Vélib’ : T’as plus d’excuse pour t’arrêter à chaque feu rouge… Stations pleines à craquer autour de la place : face à l’Opéra Bastille, angle rue de Lyon/rue Saint-Antoine ou Boulevard Beaumarchais. Enfourche un vélo, vive la liberté !
Anecdote efficace : Un soir pluvieux, j’ai vu un type garer sa Ferrari dans un parking souterrain… pour finir sur un Vélib’. Comme quoi l’orgueil a ses limites.
Promenades à pied : coulée verte et quais du canal Saint-Martin
Greenery d’un côté, eau et péniches de l’autre. Voilà le dilemme – rien à voir avec Versailles mais ça a son charme indocile.
Itinéraire | Durée | Distance | Points d’intérêt |
---|---|---|---|
Coulée verte René-Dumont | ≈1h30 | ~5 km | Départ derrière l’Opéra Bastille, viaduc planté fleuri, traversées insolites jusqu’au Jardin de Reuilly |
Quais canal Saint-Martin | ≈45mn | ~2 km | Départ Place de la Bastille par le port de l’Arsenal, vue sur les écluses, cafés flottants, street art poisseux |
Bref, si tu cherches des selfies dignes d’envoyer balader les cartes postales ou juste marcher sans but précis… prends tes baskets et laisse-toi porter. Un vrai luxe urbain.
Que faire aux alentours ? Activités et bons plans

Cafés, bistrots et marché d’Aligre
Ici, tu refuses le café filtre insipide : tu veux du robusta qui claque et un coin vivant ? File au Marché d’Aligre (Place d’Aligre, 75012) : c’est la grande scène du quartier, entre étals bruyants et troquets bondés. Tu veux te réveiller ? Essaie Café Quai 33 (33 rue de Lyon), ambiance zinc sans triche où ça discute fort dès l’aube. Pour manger sur le pouce sans t’évanouir budgetairement, stoppe au Bar du Marché d’Aligre (15 place d’Aligre), tartines beurrées à la chaîne et œufs mayo comme à la maison. Envie de bistrotier ta soirée pour pas finir chez McDo ? Le Chat Bossu (31 rue du Faubourg Saint-Antoine) te sert classique franchouillard, steak-frites rustiques et sourire inclus… plus rare qu’un ticket resto tombant du ciel.
Sélection express :
- Café Quai 33 – 33 rue de Lyon : expresso solide, terrasse active
- Bar du Marché d’Aligre – 15 place d’Aligre : petit-déj’ populaire, prix doux
- Le Chat Bossu – 31 rue du Faubourg Saint-Antoine : bistrot authentique pour dîner entre vrais affamés
Balades et rues typiques (Faubourg-Saint-Antoine, Rue de Lappe)


Tu croyais que Paris s’était embourgeoisé jusque dans la moelle ? Viens te perdre dans le Faubourg-Saint-Antoine, bastion des artisans depuis le Moyen Âge. Ici, on flâne devant les ateliers de bois où ça sent encore la sciure – ébénistes, tapissiers et ferronniers font vivre une mémoire ouvrière qu’aucun CEO ne pourra t’acheter.
À deux pas, la Rue de Lappe démarre sa valse nocturne : bars collés-serrés (et danseurs un peu trop sûrs d’eux), bal-musette revisité façon 2024 et graffitis qui débordent sur les trottoirs. L’adresse n’a rien perdu de sa gouaille ni de son génie populaire.
Checklist des vieilles pierres vivantes :
- Ateliers cachés dans les cours du Faubourg-Saint-Antoine (parfois ouverts lors des journées portes ouvertes)
- Portes cochères mystérieuses – pousse si t’oses !
- Ancienne salle de bal « La Balajo » au 9 rue de Lappe : parquet historique, soirées survoltées chaque semaine.
- Street art sauvage et vieilles enseignes rouillées pour photo collector à chaque coin.
Vie nocturne : bars clandestins et concerts en plein air

T’as envie de plonger derrière le rideau ? Cherche l’insolite Moonshiner (5 rue Sedaine) : tu passes par la chambre froide d’une pizzeria miteuse et là bim… bar planqué ambiance Chicago années Prohibition. Cocktails calibrés à la pipette et jazz live certains soirs – mais motus ! Tu veux tester tes limites acoustiques ? Plusieurs spots improvisés autour de Bastille balancent des concerts en plein air l’été, surtout côté port de l’Arsenal ou derrière l’Opéra. Plus tu cherches l’adresse exacte, moins tu trouves… Astuce Poulbot : tends l’oreille au coin des rues quand il fait doux, suis le son sans demander ton chemin – ici celui qui sait ne parle pas.
Conseils pratiques et infos terrain
Meilleure période pour visiter
Tu veux profiter de la Bastille sans finir en carpaccio sous le soleil ou en glaçon sur les pavés ? Printemps et automne, c’est le sweet spot : entre avril-juin ou septembre-octobre, tu respires, les arbres du port de l’Arsenal sont encore verts, et la lumière met tout le monde d’accord. Hiver ? Froid piquant, doigts gelés. Été ? Surchauffe et hordes de touristes qui transpirent la mauvaise humeur.
Sécurité et ambiance à la tombée de la nuit
Bastille, c’est dense mais pas flippant. Les bars débordent sur les trottoirs, ça rigole, ça danse – mais tu n’es pas à Disneyland non plus. C’est safe mais garde un œil sur tes affaires, point barre.
À faire / À éviter le soir :
- À faire : Reste dans les rues animées (rue de Lappe, Faubourg-Saint-Antoine), utilise ton cerveau pour éviter les coins désertés.
- À éviter : Flâner solo dans les petites ruelles après minuit si tu tiens à ton nouveau smartphone ; t’afficher avec toute ta tech dernier cri ; oublier ton sac sous une table en terrasse (spoiler : il ne t’attendra pas).
- Astuce : Majorité des vols = opportunisme pur jus. Regarde autour de toi et tu n’auras aucun souci.
Astuce photo : angles Instagram au pied de la Colonne
Tu veux briller sur Insta sans filtre ridicule ? Voici le tiercé gagnant (testé par Poulbot himself) :
- ✔️ Depuis le Pont Morland au lever du soleil : vue dégagée sur la Colonne qui s’aligne au bout du canal – vibe tranquille garantie.
- ✔️ Au ras des pavés côté rue Saint-Antoine (fin d’après-midi) : contre-plongée avec reflets dorés sur le Génie de la Liberté… là, c’est direct plus stylé que ta dernière story brunch.
- ✔️ Rooftop Opéra Bastille (si t’as le piston ou lors d’un événement spécial) : angle unique avec Paris en arrière-plan – même ta petite cousine va liker.
Bref, choisis ta lumière, évite les nuées de touristes en bermuda et tu verras, ton feed va scintiller.
Résumé et dernier conseil de Gaétan Poulbot
« Visiter Paris sans la Bastille ? Autant dire goûter du vin sans raisin. »
Tu crois que la Bastille n’est qu’un stop photo ? Erreur : c’est une vieille bique têtue qui te souffle des anecdotes à chaque pavé, même si tu préfères ignorer les fantômes. Ici, impossible de snober la place sans perdre l’âme du quartier — tout comme un pinard privé de cépage. Et si tu veux vraiment comprendre comment une soucoupe volante (l’Opéra Bastille, t’as deviné ?) a réussi à s’incruster là où l’histoire déborde, faut avoir le courage de lever les yeux… Bref, la Bastille c’est le passage obligé, surtout si tu veux épater ceux qui ne jurent que par Montmartre. Debout ! File sauter dans le métro 1 : je parie que tu n’entendras plus jamais Paris pareil.