Des planisphères antiques aux cartes satellites en passant par les mappemondes médiévales, l’humanité a toujours cherché à représenter le monde qui l’entoure. À la fois pour s’y repérer et pour mieux le comprendre. Il en va de même pour les cartes urbaines : elles permettent de saisir en un clin d’œil la géographie d’une ville, ses limites, ses spécificités. Celle des 9 arrondissements de Lyon n’échappe pas à la règle. Elle est même un point de départ indispensable pour qui veut explorer la capitale des Gaules. Sauf qu’une carte n’est qu’un point de départ. La vraie vie, celle qu’on ressent et qu’on vit, se trouve dans le dédale de ses rues, dans l’ambiance de ses quartiers et dans les âmes qui les peuplent — même si ça sent le vieux fromage. Car chaque arrondissement lyonnais a une âme bien à lui. Une histoire, des histoires. Des secrets à débusquer comme un limier, même s’ils sont planqués derrière une façade haussmannienne ou une montée de canuts. Comprendre Lyon, c’est d’abord comprendre ses arrondissements. Car ils sont les miroirs de son histoire, de sa culture, de sa diversité sociale (du bobo branché au canut fier de son passé). Alors, on t’a préparé la carte la plus complète des arrondissements de Lyon (à télécharger), accompagnée d’un guide pour tout comprendre sur chacun d’eux. Mais surtout, on t’explique pourquoi la vie se trouve au-delà de la carte.
Lyon et ses 9 arrondissements : une carte qui raconte une ville
On ne va pas tourner autour du pot, une carte c'est joli au mur mais ça ne te dit pas pourquoi le kebab de la Guillotière sent le cumin ou pourquoi un canut du 4ème te regarde toujours de travers.

Oublie la carte façon plan touristique à deux balles. Lyon, c'est une collection de quartiers qui s'entrechoquent et se regardent parfois en chien de faïence. Tu vois, y'a bien neuf arrondissements, chacun avec son maire et sa mairie (non, sans blague, même le 9ème a sa plaque dorée !), mais ça ne dit rien sur l'odeur de café froid à la Martinière ou sur les cris des supporters du LOU qui dévalent la Charpennes.
J'ai souvent entendu des néo-lyonnais demander : « C'est où le centre ? » Autant dire que personne n'est d'accord. Parce qu'à Lyon, le vrai centre, c'est là où tu trouves ta tribu : que tu sois bobo à vélo sur les quais du Rhône ou vieux briscard à clope place Sathonay. Chaque arrondissement, c'est comme un bistrot paumé où les habitués refont le monde à leur sauce – parfois acide, parfois sucrée.
Bref, la ville est un millefeuille où chaque couche a son goût — et certains coins sentent plus le roquefort que d'autres. Si tu veux piger Lyon, commence pas par pointer du doigt sur Google Maps ; faut aller renifler l'ambiance et croiser la route d'une vraie bouchère du 8ème, tu piges ?
L'essentiel à savoir : 9 arrondissements, 9 identités
À Lyon, y'a neuf arrondissements – pas un de plus, pas un de moins. Chacun se la joue solo avec sa propre mairie et sa clique de conseillers. Autant dire que si tu crois que tout le monde boit le même café, tu peux déjà ravaler ta politesse : chaque coin a ses codes, ses histoires de famille et sa façon de râler contre la pluie.
Voici ce qu'il faut piger, sans fioritures :
- 9 arrondissements bien distincts, depuis 1852 pour les premiers, et des ajouts jusqu'en 1964 pour le dernier (salut le 9e !)
- Chacun a une identité marquée, presque un ADN : impossible de confondre la Croix-Rousse et la Part-Dieu, sauf à avoir du gruyère dans les yeux
- La mairie centrale, l'Hôtel de Ville, trône au 1er, mais en vrai, chaque arrondissement gère ses petites affaires
- C'est dans ce découpage que tu trouves la vraie Lyon, pas sur les cartes postales
Bref, si tu veux comprendre Lyon, commence par apprendre à différencier les râleurs du 4e des commerçants pressés du 2e.
Pourquoi Lyon est unique avec ses arrondissements municipaux ?
Alors là, accroche-toi. Lyon n'est pas Paris, ni Marseille, même si on partage le système d'arrondissements. Chez nous, c'est la loi PLM de 1982 (merci Defferre pour le sigle à rallonge : Paris-Lyon-Marseille) qui a remis les pendules à l'heure. Cette loi, c'est une sorte de mode d'emploi pour les villes qui débordent comme la sauce dans les bouchons du Vieux-Lyon.
Ici, chaque arrondissement a son conseil et son maire - autant dire que pour une demande de place en crèche ou une histoire de poubelle qui déborde, tu sais direct à qui grogner. C'est censé rapprocher la politique des petites gens… mais ça complique aussi tout, tu vois ?
Et pour l'anecdote improbable : en 1963, la ville annexe Saint-Rambert-l'Île-Barbe — un coin où les pêcheurs se battaient déjà pour un bout de Saône quand Jean-Louis François Richard n'était même pas né. C'est ça aussi, l'âme lyonnaise. Pour les vrais coins à ne pas rater dans chaque quartier, file voir les quartiers emblématiques de Lyon.
Un peu d'histoire : quand Lyon s'est découpée
Tu penses que la ville a toujours eu ses arrondissements comme des parts de camembert ? Perdu ! Jusqu'en 1850, le découpage urbain n'existait pas — c'était limite chacun pour soi entre les collines et les bords de fleuve. En 1852, pour gérer la croissance et calmer les tensions (et surveiller les canuts qui montaient au créneau dès qu'on touchait à leur paie), on crée les cinq premiers arrondissements.
Le 6e débarque en 1867, histoire de calmer les envies d'indépendance côté Brotteaux. Le 7e suit en 1912 — parce qu'il fallait bien canaliser tout ce petit monde qui s'entassait vers Gerland. Et puis, comme rien n'est jamais simple à Lyon, le 8e arrive en 1959 et le 9e ferme la marche en 1964, suite au découpage du 5e et à l'annexion de quartiers plus champêtres.
Une anecdote qui pimente tout ça ? Certains coins annexés avaient plus l'air de villages perdus dans la brume que de quartiers urbains — Rochecardon ou Saint-Rambert-l'Île-Barbe faisaient encore hennir les chevaux pendant que la ville grouillait déjà d'autos ! Bref, chaque nouvelle découpe a laissé sa trace dans la bouillabaisse lyonnaise.
Lyon par arrondissement : lequel est fait pour toi, dis-moi ?
Allez, on arrête les chichis : tu veux vraiment savoir où poser ta carcasse à Lyon ? Oublie les classements foireux et les cartes qui prétendent tout dire. Je te fais le tour du proprio, à ma façon – tu vas vite piger où tu pourrais laisser traîner tes clefs sans te planter.
Pour les amoureux d'histoire et de vieilles pierres : pourquoi ne pas craquer pour le 5ème ?
Si t’as le cœur qui bat plus fort devant une traboule humide qu’en boîte électro, le 5ème arrondissement va te coller au palet. Ici, le Vieux Lyon, Saint-Jean, les pavés qui usent les semelles et cette ambiance de musée à ciel ouvert — classée UNESCO s’il te plaît — ce n’est pas juste pour les touristes. Les passionnés d’histoire s’y sentent chez eux. Entre les secrets de la cathédrale Saint-Jean, les murs qui murmurent l’époque Renaissance, et la colline de Fourvière qui veille au grain, tu vas te croire dans un décor de film d’époque impossible à imiter. Et puis, soyons honnêtes : ici, même le moindre bouchon respire la tradition. Ceux qui aiment les vieilles pierres et le charme d’antan s’y retrouvent, loin des néons tout moches du centre commercial. Bref, si tu veux que ton quotidien ressemble à un roman d’Alexandre Dumas (sans la perruque), c’est le coin parfait.
Pour les fêtards et ceux qui aiment le bouillonnement : le 1er ou le 7ème, tu vois ?
Là, on ne va pas se mentir : le 1er et le 7ème sont la garantie de finir tes nuits à discuter avec des inconnus devant un kebab tiède. Le 1er, avec les Terreaux et les pentes de la Croix-Rousse, c’est la jungle urbaine de la fête — une densité de bars qui ferait pâlir un étudiant belge en Erasmus, des salles de concert planquées dans des caves, des afters qui s’inventent sur un coin de trottoir. Le 7ème, c’est pareil mais version XXL et sans chichi : bars alternatifs, guinguettes sur les berges, les soirs d’été où tout le monde s’installe sur la pelouse et oublie l’heure du dernier métro. Si tu veux sentir le vrai pouls de la ville, et que la tranquillité te donne de l’urticaire, tu sais où aller.
Anecdote : un soir de Fête des Lumières, je me suis retrouvé à boire un verre avec un type déguisé en lampadaire. C’est dire, ici, tout est possible.
Pour les familles en quête de calme et d'espaces verts : le 6ème, sans hésiter !
Si tu rêves d’un coin où tes mômes ne risquent pas de finir leur vélo dans la Saône, le 6ème est la valeur refuge. Ici, le calme règne, les rues sont propres (trop ?), les poubelles alignées et les écoles planquées derrière des grilles en fer forgé. Le Parc de la Tête-d’Or à portée de poussette, des squares à foison et ce petit côté chic qui rassure les parents stressés. On dit que le 6ème est snob ? Peut-être, mais c’est surtout super pratique pour élever des enfants sans finir fou. Ambiance sereine, sécurité bien présente, et l’impression de vivre un peu hors du temps – un vrai luxe dans une grande ville.
Pour les âmes bohèmes et les artistes : le 4ème, c'est son créneau.
Attention, terrain conquis ! Le 4ème est La Croix-Rousse et ses pentes où s’accrochent les ateliers d’artistes comme les moules sur un rocher. Entre deux fresques de street-art effacées par la mairie et des galeries minuscules planquées dans d’anciennes filatures, ce quartier vibre. Esprit indépendant, ambiance villageoise (oui, même au cœur de la ville), petits bistrots où on refait le monde en buvant du vin nature – tout y est. Tu veux croiser des graphistes qui bossent sur leur laptop à 15h ou tomber sur une expo improbable dans une ancienne cave ? Le 4ème vit pour ça. Bref, les créatifs et les rêveurs y trouvent leur paradis.
Pour ceux qui cherchent le dynamisme et les opportunités : le 2ème ou le 3ème, ça bouge !
Faut pas avoir peur du béton ni des costumes trois-pièces : le 2ème (Presqu’île, Bellecour) et le 3ème (Part-Dieu, La Villette) sont faits pour celles et ceux qui veulent cogner à la porte du business ou foncer dans la vie active. Le 2ème, c’est l’épicentre du commerce, des banques, des bureaux qui s’allument à l’aube et qui ne dorment jamais vraiment — l’adresse chic et efficace pour réseauter. Le 3ème, lui, c’est l’âme moderne de Lyon : Part-Dieu, ses tours qui grignotent le ciel, sa gare tentaculaire et ses immeubles de bureaux où tout change tous les deux ans. Ici, tu respires l’effervescence économique. Ça bouge tout le temps.
Retiens bien : à Lyon, ton quartier te colle à la peau, que tu sois fêtard insatiable, parent poule ou artiste égaré. Celui qui te correspond n’attend que toi… même si tu risques de râler contre le tram ou le prix du café !
Lyon par arrondissement : les points à garder à l'œil (les bons et les moins bons)
À Lyon, tout n'est pas que soie et traboules. Si tu veux investir ou simplement te promener sans finir chez le podologue, certains quartiers méritent le détour… d'autres demandent plus de prudence.
Les arrondissements qui montent : où investir et flâner sans risque ?
Ouvre bien les yeux, car certains coins de Lyon se développent plus vite que les mauvaises herbes sur un trottoir mouillé. Ces arrondissements en développement attirent les curieux, les investisseurs et les promeneurs qui aiment avoir un coup d'avance. Voilà la crème du panier en 2024 :
- 3ème arrondissement : Autant dire que la Part-Dieu, c'est l'épicentre de la modernité – entre la gare tentaculaire, les nouvelles tours et les commerces qui fleurissent à chaque coin de rue. Pour investir, c'est le bon plan sec, surtout autour de la Villette ou Moncey.
- 2ème arrondissement (Confluence) : Ici, on transforme d’anciens docks en quartiers branchés, avec des immeubles neufs qui ne sentent même pas la peinture sèche. Le quartier Confluence, c'est le Lyon du futur entre Rhône et Saône. Flâner à Confluence, c'est te prendre pour un explorateur urbain qui découvre un autre Lyon chaque semaine.
- 7ème arrondissement (Gerland) : Gerland sort de sa chrysalide – nouveaux restos, vie nocturne qui bourgeonne, et plein de réhabilitations. Le secteur Jean Macé aussi bouge. Si tu veux manger du dynamisme à la louche, tu peux t’y arrêter sans redouter les mauvaises surprises.
- 8ème arrondissement (Monplaisir, Grange Blanche) : Fini la réputation de quartier dortoir : ça bâtit, ça rénove, ça attire les familles et les jeunes actifs. Monplaisir-Lumière est devenu à la mode, mais sans la folie du centre-ville. Un vrai terrain de jeu urbain pour ceux qui aiment les ambiances mixtes.
- 9ème arrondissement (Vaise) : Vaise se paie une seconde jeunesse avec ses bureaux flambant neufs, ses startups, et le métro D qui t’emmène au centre en dix minutes. Le quartier de l’Industrie étonne ceux qui croyaient que tout s’arrêtait à Gorge de Loup.
Bref, chacun son style, mais tu peux poser ton vélo sans trop craindre de le retrouver en pièces détachées (enfin, presque partout !).
Attention, zone sensible ? Les arrondissements à aborder avec prudence
Soyons clairs : Lyon n’est pas Chicago, mais il y a des coins à aborder avec la jugeote du vieux fox-terrier. On parle beaucoup de la Guillotière (7e), à la fois centrale et électrique — à certaines heures, ça bouge un peu trop vite. Dans le 8ème (secteurs Mermoz, États-Unis) et le 9ème (La Duchère), l’ambiance varie selon les rues et les moments. Rien d’insurmontable, mais faut garder l’œil ouvert, surtout si tu débarques pour la première fois. Pour flâner tranquille, privilégie les axes vivants et les horaires où la ville s’éveille.
Les valeurs sûres : les quartiers qui ont la cote, année après année
Lyon a ses classiques indétrônables, ceux qu’on cite d’instinct dès qu’il s’agit d’acheter, de flâner ou d’épater la galerie. Ces quartiers ne déçoivent jamais, sauf peut-être ton portefeuille.
Quartier | Attractivité générale |
---|---|
6ème (Brotteaux, Parc Tête-d’Or) | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ |
4ème (Croix-Rousse) | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ |
5ème (Vieux-Lyon, Fourvière) | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ |
2ème (Bellecour, Presqu’île) | ⭐️⭐️⭐️⭐️ |
1er (Terreaux, Pentes) | ⭐️⭐️⭐️⭐️ |
Pourquoi ? Le 6ème offre une tranquillité polie et un parc sans fin ; le 4ème respire l’âme d’artiste et de village qui ne veut pas mourir ; le 5ème plonge dans l’histoire et les pavés qui grincent sous les pieds. Le 2ème régale les fans de centre-ville bruillant et chic, tandis que le 1er ne dort jamais vraiment.
Si tu cherches du solide, mise sur ceux-là : ils ne bronchent pas même quand la ville tangue. Le reste est pour les aventuriers… et les curieux qui aiment se faire surprendre.
Bilan de notre exploration des arrondissements de Lyon
Crois-moi ou non, mais tu n’as pas vraiment vu Lyon tant que tu ne t’es pas perdu dans ses rues, nez au vent, à fureter là où même le GPS préfère rendre l’âme.

On pourrait aligner les plans, les chiffres et tous les guides pour touristes stressés, mais Lyon est mille vies en une seule ville, et autant de petits mondes superposés que d’arrondissements. Ici, chaque coin dévoile son jeu : le 5ème te balance son histoire à la tronche comme un vieux prof, le 7ème se croit à Berlin, le 6ème bichonne ses squares comme si chaque brin d’herbe était en or, et le 9ème, eh bien, il essaie encore de prouver qu’il existe.
Tu comprends vite que, derrière chaque façade, il y a des histoires de familles, des odeurs de cuisine qui changent chaque rue, des cris de supporters ou des bruits de vélo sur les pavés. Lyon ne se lit pas sur un plan : ça se vit, ça s’entend, ça se mange et parfois, ça fait râler — mais toujours avec style, tu vois !
La vraie vie lyonnaise se trouve là où tu t’arrêtes boire un canon dans un rade paumé, là où tu débats sur la meilleure praluline du quartier, ou quand tu te fais surprendre par la vue sur Fourvière au détour d’une ruelle sombre. Bref, Lyon est la somme de ses arrondissements, chacun avec son humeur, ses défauts, ses belles surprises. Ce patchwork est la beauté d’ici. Autant dire : si tu te contentes d’une carte, tu passes à côté de l’essentiel.
Checklist des must-do pour chaque type d’arrondissement :
- 5ème : Traverse une traboule du Vieux-Lyon, goûte un cervelas pistaché chez un artisan, grimpe jusqu’à Fourvière à pied (et râle sur les marches — c’est normal !)
- 1er : Flâne place des Terreaux, bois un verre en terrasse sur les pentes, tente le street art dans une ruelle improbable.
- 2ème : Admire la vue à Confluence, teste les halles de la Presqu’île, marche jusqu’au bout de la Saône au coucher du soleil.
- 3ème : Prends un café à la Part-Dieu, visite la bibliothèque, observe la faune bigarrée aux Halles Paul Bocuse.
- 4ème : Achète du pain chez un vrai boulanger de la Croix-Rousse, visite un atelier d’artiste, dévale les escaliers de la Montée de la Grande-Côte.
- 6ème : Loue un vélo autour du Parc de la Tête-d’Or, pique-nique au bord du lac, mate les immeubles haussmanniens sans tomber à la renverse.
- 7ème : Vibre à Gerland un soir de match, déambule sur les berges du Rhône, découvre un resto vegan improbable.
- 8ème : Cherche la plaque Lumière à Monplaisir, trouve (par miracle) une vraie brasserie de quartier, profite des animations de Grange Blanche.
- 9ème : Tente la promenade jusqu’à l’Île Barbe, découvre Vaise en mode explorateur, lève le nez sur les anciennes usines reconverties.
Fais-toi ton cinéma, perds-toi exprès, et laisse Lyon te surprendre — tu verras, c’est là que la ville s’offre sans filtre.