Avec ses 46 restaurants étoilés et sa scène bistronomique en pleine ébullition, Turin s’impose comme l’une des villes les plus gastronomes d’Europe. Mais c’est surtout dans ses trattorias de quartier qu’elle révèle toute sa richesse culinaire, à mi-chemin entre tradition piémontaise et influences transalpines. Résultat : on y mange tout simplement comme nulle part ailleurs en Italie. Alors, pour te faire découvrir la ville comme on l’aime, on t’a préparé le guide ultime des restaurants à Turin. Avec nos 30 adresses coups de cœur — étoilées, bistronomiques, typiques ou pas chères — pour déguster les meilleures spécialités locales. Le tout, agrémenté de nos conseils pratiques pour vivre la dolce vita turinoise comme un local. Buon viaggio !
Où dénicher les meilleurs restaurants à Turin ?
Oublie les devantures tape-à-l’œil : à Turin, c’est souvent derrière une porte écaillée qu’on se prend une vraie claque. Ici, le raffinement du Piémont se faufile là où tu t’y attends le moins, et je vais te prouver que la chasse au graal gastronomique n’a rien d’une promenade de santé pour influenceur paumé.

Restaurants étoilés par le Guide MICHELIN
Si tu penses que l’étoile du Guide MICHELIN ne brille que sur les nappes blanches et les menus hors de prix, tu vas être surpris. À Turin, on trouve des perles comme Vintage 1997 (Via Cesare Battisti 13), repaire historique où le chef revisite les classiques du Piémont derrière une façade banale. Menu dégustation dès 75€, ambiance feutrée mais jamais guindée.
Un peu plus loin, le Ristorante Del Cambio (Piazza Carignano 2), institution planquée dans une bâtisse discretos, accumule les éloges autour de sa cuisine patrimoniale. Ne t’attends pas à voir la vaisselle en or, ici c’est l’assiette qui cause fort : risotto au Barolo et ravioli del plin magistraux.
- Vintage 1997 : 1 étoile MICHELIN, Chef Massimo Camia (rumeurs tenaces sur son soufflé !)
- Del Cambio : 1 étoile MICHELIN, Chef Matteo Baronetto, Risotto Barolo signature
- Magorabin : 1 étoile MICHELIN, Chef Marcello Trentini, « Ravioles liquides » déroutantes
Bistronomie créative et contemporaine
Il y a des jours où j’ai envie d’autre chose que d’une enième polenta réchauffée. Pour ça, tu files chez Bistronomie Torino (Via S. Francesco da Paola). Ici, la déco minimaliste frôle le vide-grenier chic et l’assiette joue sur les frontières: tartare de bœuf local twisté noisettes ou gnocchis à la betterave piquante. Même topo chez Punto Mole : textures retravaillées (mention spéciale aux légumes grillés façon jardin sous acide) et respect scrupuleux du terroir piémontais… sauf que c’est parfois si "épuré" que tu crois avoir oublié ta fourchette.
Trattorias piémontaises typiques
Ici commence la vraie vie : trattorias honnêtes où je tutoie la cuisinière et où le bœuf vient forcément de Revigliasco ou Moncalieri sinon rien. Va voir chez Trattoria F.lli Bravo (Corso Moncalieri), portions franches et recettes familiales—ici on sert pas l’« instagrammable », on sert le doux ragoût mijoté depuis midi. Autre adresse qui sent bon la nappe à carreaux : Trattoria Piemontese dans Vanchiglia — agnolotti fondants et bras ouverts garantis.
« Le plat le plus simple raconte toujours une histoire de terroir »
Adresses pas chères et conviviales
Bouffer comme un roi pour moins de vingt balles ? Oui, c’est encore possible…
- Walle’s Burger Torino – Centro – ~10/15€ pour un burger-patate maison qui tient compagnie jusqu’au lendemain matin.
- Fatte nà pizza – San Salvario – pizzas généreuses à 8€, salle petite mais accueil punchy.
- Sharazad - Ristorante Persiano – proche Porta Nuova – plats orientaux italiannisants entre 12€ et 18€, ambiance détendue.
Non mais franchement, ça vaut toutes les salles dorées avec serveurs en gants blancs !
Spécialités turinoises incontournables et où les goûter
On ne se lève pas un matin en se disant : « aujourd’hui, j’irai à Turin pour manger une simple assiette de raviolis ». Et pourtant, crois-moi, c’est là-bas que le miracle opère. Si tu passes à côté de ces classiques du terroir, autant rester coincé à l’aéroport.
Agnolotti et raviolis farcis
Ici, l’agnolotti ne se négocie pas. Cette petite merveille du Piémont — farcie traditionnellement avec un mélange savoureux de viandes rôties (souvent bœuf, porc ou veau) et parfois d’épinards ou d’herbes sauvages — serait née dans un coin paumé entre Trofarello et Moncalieri. La version "al plin" (pincée à la main) fait la fierté des grand-mères locales. À Turin, le débat fait rage : sauce au jus de rôti ou juste beurre-sauge ?
Adresse | Prix (€) | Sauce proposée | Anecdote qui change tout |
---|---|---|---|
Trattoria F.lli Bravo | 15 | Jus de viande maison | Recette héritée d’une arrière-tante exilée en Savoie |
Da Cianci Piola Caffè | 10-12 | Beurre & sauge | On y sert aussi la version épinard-noisette |
Osteria Antiche Sere | 13 | Ragoût piémontais | Le chef pèse chaque agnolotti à la main (!?) |
Impossible de quitter Turin sans une assiette d’agnolotti — sinon tu n’as rien compris à la région.
Tajarin aux truffes et risotto au Barolo
Le tajarin : cette pâte jaune d’œuf filiforme, taillée plus fine qu’un cheveu mal coupé par ta cousine. Les vrais Turinois attendent l’automne pour arracher les premières truffes blanches d’Orbassano qui viennent napper ce plat (et accessoirement te ruiner le portefeuille). Le risotto au Barolo ? Encore mieux lorsqu’il est préparé avec du Barolo acheté direct au producteur de Moncalieri ; la couleur rubis du riz saute presque aux yeux !

Chez Tabui Ristorante Tartufi, c’est le spot si tu veux sentir la truffe jusque dans tes chaussettes. Autre choix moins onéreux mais franchement honnête : trattoria Dai Saletta.
Bollito misto, carne cruda et civet de lièvre
Le carnivore turinois a ses temples, avec des morceaux que même certains bouchers français n’oseraient plus proposer : langue, joue, queue… Le bollito misto s’offre au moins sept viandes différentes dans le même bouillon brûlant. Pour tester la vraie carne cruda comme à San Maurizio Canavese (hachée minute devant toi), il faut pointer son museau chez Tre Galline ou Ristorante Monferrato.
- Bollito Misto : Bœuf (tête/joue/langue), porc (pied), poule – Locanda del Bollito (Corso Palermo)
- Carne Cruda : Bœuf Fassona haché minute – Tre Galline (Via Bellezia)
- Civet de lièvre : Lièvre mariné-vin rouge – Ristorante Monferrato (Corso Monferrato)
Anecdote qui vaut de l’or : dans certaines familles piémontaises, la dégustation du bollito misto commence par tirer au sort qui aura droit à… l’oreille !
Gressins, charcuteries & antipasti du terroir
Un apéro réussi ici commence par casser un gressin long comme ton avant-bras. Savais-tu qu’on doit leur invention à un boulanger turinois du XVIIe siècle censé sauver le petit-fils d’un duc malade ? Pour tremper ces bâtons croustillants dans un prosciutto de Menton ou une tomme locale affûtée, direction Angelino près du marché Porta Palazzo ou alors mise sur Casa Amélia pour une ronde d’antipasti servis façon auberge.
Les quartiers gourmands pour poser tes couverts
On ne décroche pas la lune à Turin, mais tu peux facilement tomber sur un resto qui te colle un sourire jusqu’aux oreilles juste en changeant de trottoir. Ici, chaque quartier a son sel : mélange social, micro-restos cachés et vieux comptoirs où le temps est resté coincé dans les années 70. Prêt à sortir du piège à touristes ? On attaque.
San Salvario, ambiance cool et cosmopolite

San Salvario c’est la fourmilière où l’étudiant piémontais croise la nonna marocaine ou le jeune chef en baskets. Les tables s’empilent sur les trottoirs, entre street art effacé et odeurs de pizza pas chère. Ici, impossible de faire plus Entité Italie ! Tu trouves de tout : pizzerias à petits prix comme Fratelli Pummaro' (Via Principe Tommaso), bars apéros jusqu’à pas d’heure ou trattorias sans chichis – souvent bondées dès 20h30 !
Quadrilatero Romano, authentique et historique
Toi qui rêves ruelles pavées et piazzette pleines de vieilles dames bavardes, bienvenue au Quadrilatero Romano ! C’est typiquement le coin où tu te fais servir un vermouth démodé chez un traiteur familial avant d’attaquer ton assiette d’antipasti maison. Ambiance villageoise garantie même si tu n’as pas le bon accent…
- Trattoria Aldente : Via delle Orfane – Pastas fraîches & patrons râleurs (mais cœurs tendres)
- Porto di Savona : Piazza Vittorio Veneto – Apéritif traditionnel sous les arcades
- Caffè Mulassano : Piazza Castello – Panini historiques et service old school
L’apéro ici, c’est plus qu’une institution : c’est une excuse pour papoter jusqu’à ce que la lune soit haute.
Crocetta et ses trattorias confidentielles
Tu veux une vraie adresse de connaisseur ? Va te balader à Crocetta. Ici, on ne repère rien sans flairer la bonne porte – souvent bien défraîchie !
- Trattoria Torricelli (Via Torricelli) : salle modeste, cuisine piémontaise solide ; déco vieillotte mais assiette irréprochable.
- Trattoria Cerere (Corso Alcide De Gasperi) : ambiance tranquille, gnocchis maison ; clientèle locale qui vient tôt.
- Sora Gina (Via Paolo Sacchi) : pizzeria populaire, bruits de vaisselle et sourires francs.
Si tu tombes sur une poignée branlante ou des rideaux passés… entre !
Centre-ville : entre classiques et nouveautés
Le centre virevolte entre institutions centenaires et restos tout neufs qui ouvrent tous les six mois. Tu as envie d’essayer des adresses jamais testées ailleurs ? Regarde ce guide complet sur Turin, j’y ai recensé les surprises vraiment slow-tourisme pour éviter les restos catalogue et dénicher les endroits où l’on mange (vraiment) local — y compris si tu veux juste t’enfiler un espresso debout au comptoir.
Conseils pratiques pour manger comme un Turinois
On va pas se raconter d’histoires : la vraie aventure à table commence quand tu sais où et comment claquer tes euros, éviter de te pointer comme un plouc à 15h ou louper l’adresse qui fait la différence. Même dans une ville de fines bouches, le slow-gourmandise se mérite ! Allez, je te sers le guide sans pincettes.
Budget moyen et fourchette de prix (€ à €€€)

À Turin, le portefeuille fait la gueule ou la fête selon l’heure et l’adresse. Compte 8-12 € pour grignoter un panino ou taper dans une piola locale où les menus sont écrits à la main – c’est le royaume du « mange vite et bien ». Dans une trattoria honnête, l’entrée-plat-dessert file entre 18 et 30 €, vin de la maison inclus (et parfois un café froid au Thermos offert si tu fais pitié). Les tables étoilées tapent facilement 60 à 100 € par tête – mais là, t’es venu pour t’encanailler… Pas pour compter les centimes ! Mon conseil professionnel : glisse toujours un vieux billet froissé dans ta poche – utile en cas d’addition surprise ou pour un café sur le pouce. Et n’oublie jamais ton Thermos de café froid pour survivre aux attentes entre deux services, ça c’est la base du Turinois malin.
Réservations, horaires et dress code à Turin
Se pointer sans réserver à Turin ? Risque majeur d’aller pleurer devant une porte close. Ici, les bons restos affichent complet dès jeudi soir – surtout les trattorias planquées derrière un rideau miteux. Réserve au moins 24h à l’avance (voire plus si tu débarques en weekend ou vise une adresse connue). Les horaires sont rudes : service midi 12h15-14h (après c’est mort), soir 19h30-22h maxi — arrivé après, tu manges les restes… Niveau style ? Personne n’attend ton smoking : le chic débraillé est roi. Jeans propres et baskets y passent partout sauf dans deux-trois Michelin où tu risques un regard torve si tu te pointes en short (même s’il fait 40°C !). Anecdote vraie : j’ai vu l’un des meilleurs chefs du centre refuser poliment mais fermement un client… en maillot de foot.
Se déplacer : métro, tram et Vespa pour les adresses isolées

Turin se traverse vite si on bouge malin. Le métro s’étire sur une ligne unique mais dessert tous les coins stratégiques — Porta Nuova, Porta Susa… Idéal pour zapper le trafic. Les trams (8 lignes) font le tour des quartiers gourmands jusque tard (minuit), parfait pour digérer en roulant lentement sur les pavés. Mais franchement ? Pour sortir des sentiers battus et rallier LA trattoria qui ferme jamais avant minuit tout là-haut sur la colline — rien ne vaut une Vespa vintage louée à la journée. Tu files cheveux au vent, sacoche pleine de gressins, prêt à changer d’adresse dès qu’un local te souffle « suis-moi ». Et si t’as peur de te paumer, pense GPS mais aussi carnet papier (la batterie lâche toujours quand il ne faut pas…).
Un vrai amateur de slow-tourisme ne rate jamais une trattoria sous prétexte qu’elle est au bout du tram — il prévoit son coup avec trois tickets et un Thermos plein !