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Pourboires en Italie : le guide complet

En Italie, le pourboire n’est pas obligatoire. Mais il est vivement recommandé de laisser entre 5 et 10% de l’addition.

12 min
Vie Locale
19 May 2025 à 19h16

En Italie, le pourboire (ou “mancia”) n’est pas obligatoire. Le service est déjà inclus dans l’addition sous la forme du “coperto” et parfois du “servizio”. Mais il est vivement recommandé de laisser entre 5 et 10% de l’addition à l’initiative du client. Et ce, pour une raison très simple : la culture du pourboire y est extrêmement ancrée. En gros, ne pas laisser de mancia en Italie est perçu comme un manque de reconnaissance pour le service rendu. Au risque d’être pris pour un goujat ou, pire, un touriste. D’autant plus que la mancia a ce pouvoir magique de t’ouvrir les portes des cuisines en cuisines d’osterias. Mais alors, combien donner ? À qui ? Dans quelles situations ? On t’a préparé un guide complet sur la question. Avec bonus : l’astuce qui change tout quand tu n’as rien sur toi (spoiler : un Thermos cabossé).

Faut-il vraiment laisser un pourboire en Italie ?

Qui aurait cru que ta quête du pourboire idéal en Italie t’amènerait à disséquer un ticket de caisse plus que les tables des matières d’un traité médiéval ? Autant le dire tout de suite : entre le coperto, le servizio et la mancia, tu risques de jongler avec la subtilité d’un barista napolitain sous caféine.

Le service est-il déjà inclus ? (coperto et servizio)

En Italie, ne crois pas qu’on fait dans la simplicité ! L’addition grimpe à coups de frais aussi sournois qu’incontournables. Voici les trois joueurs-clés :

  • Coperto : C’est la taxe impitoyable pour avoir posé tes fesses et reçu du pain sec ou une serviette. À Rome comme à Naples, cette ligne figure sur l’addition (1 à 4€, parfois plus dans les coins touristiques). Rien à voir avec un service rendu, c’est une relique d’époque où tu venais avec ta nappe !
  • Servizio : Quand il apparaît (10% habituellement), c’est le vrai supplément pour le service – mais pas systématique. Surtout dans les restos chic ou touristiques, rarement en trattoria de quartier.
  • Mancia : Ici, on parle du seul geste libre… et magique.

Différences clés entre coperto, servizio et mancia

  1. Coperto = forfait assis/pain/couverts, automatique partout ou presque.
  2. Servizio = frais pour la main-d'œuvre, parfois noté sur l’addition.
  3. Mancia = cadeau spontané ; sans obligation ni regard en coin si tu passes ton tour.

Bref, inutile de jouer au distributeur automatique à chaque espresso : vérifie l’addition avant de dégainer ta monnaie !

La différence entre coperto, servizio et la vraie mancia

La "mancia", c’est ce petit pécule qui ne s’explique pas mais se sent – une forme d’alchimie sociale typiquement italienne. Tu veux ouvrir la porte des cuisines ou t’attirer une anecdote locale ? Ta pièce glissée discrètement peut faire office de passeport secret. C’est tellement culturel que dans les osterias romaines, certains serveurs filent entre les tables en Vespa (oui oui !), plateau d’une main, œil rivé sur celui qui sait remercier…

Serveur italien moustachu roulant à Vespa avec un plateau dans une ruelle animée de Rome

Ne te rate pas : à Naples ou Rome, c’est surtout la spontanéité qui compte. Pas besoin d’être ostentatoire ni radin... juste humain.

Bref, autant dire que sans ta mancia, la cuisine d’osteria reste fermée !

Combien laisser de pourboire en restaurant italien

Autant dire, si la subtilité de la mancia te donne des sueurs froides, tu vas adorer l’art local d’arrondir – oui, il y a une vraie chorégraphie autour du pourboire en Italie ! D’abord, oublie le mythe de l’addition à rallonge : ici, tout se joue dans la nuance et le clin d’œil.

Les osterias et trattorias : l’arrondi sympathique

Dans ces repaires où le serveur fonce entre les tables (plateau sous le bras, Vespa pas loin), l’usage veut que tu laisses quelques centimes ou arrondisses simplement l’addition. On ne sort pas la calculette : tu paies 19,60 €, tu donnes 20 € et c’est réglé.
Tu veux faire plus local ? Sors un vieux Thermos cabossé d’espresso et propose-le au serveur. Anecdote vécue à Bologne : un serveur m’a filé une part de torta della nonna contre un café maison, juré. Bref, le troc existe encore — mais seulement chez ceux qui savent flairer les bons coups.

Espresso dans un vieux thermos cabossé dans une trattoria italienne authentique
Type d’établissement Pratique du pourboire Exemple d’arrondi
Osteria de quartier Quelques pièces/arrondi Addition : 29,40€, tu donnes 30€
Trattoria familiale Centimes laissés sur la table Addition : 17,80€, tu donnes 18€
Taverne Espresso ou geste symbolique Café offert ou troc maison

Les restaurants haut de gamme : prévoir 5 à 10 %

Ici, t’es attendu au tournant. Florence ou Capri ne font pas dans le demi-mesure – table nappée et chef étoilé obligent !
Pas besoin non plus de vider ton PEL : on attend plutôt un pourboire de 5 à 10%, jamais plus. C’est la règle officieuse qui sépare le touriste du mangeur averti. Sauf que ton portefeuille n’a pas suivi ta valise ? Eh bien tant pis… ou alors donne ce que tu peux sans te ridiculiser ; personne ne réclamera une commission américaine !

Évite le sur-tipping style Amérique, le serveur roule déjà en Vespa, tu vois ?

L’astuce locale : arrondir l’addition au billet supérieur

Tu veux ruser comme un vrai Napolitain ? Oublie la monnaie exacte, arrondis pile au billet supérieur (20€, 50€, selon ta générosité ou ta distraction). Plus simple pour tout le monde ! Pour les pros du paiement connecté (genre N26), c’est même devenu sport national de calculer vite fait bien fait sur ton appli… mais évite quand même d’afficher tes exploits devant tout le resto : ici on aime la discrétion plus que la démonstration !

Tipping hors restaurant : bars, cafés et colazioni

On ne va pas se mentir, la gymnastique du pourboire au comptoir italien est plus subtile qu’une recette de risotto sans grumeaux. Surtout si tu débarques un matin dans un bar bondé pour choper ton espresso et un cornetto.

Au comptoir ou à table : espresso, cappuccino et cornetto

Le ballet matinal se joue vite et sans chichis :
- Au comptoir : Ici, tu commandes, tu bois debout, tu pars – ambiance "file-moi mon shoot de caféine et circule" (la fameuse mentalité « retournez-vous et brûlez » citée par les locaux). Le barista n’attend rien mais appréciera quelques centimes laissés sur la soucoupe. Un geste de connaisseur, discret.
- À table : Si tu t’assois comme un touriste patenté, attends-toi à payer plus cher (service inclus) ; la mancia reste possible si le sourire du serveur dépasse l’espresso. 20 ou 50 centimes suffisent largement, voire rien en cas de service expéditif — personne ne t’en voudra.
- En gros groupe : Là, oublie le calcul savant ! Laisse 1 ou 2 € pour tout le monde, surtout si le serveur gère vingt commandes en même temps. Anecdote de terrain : certains habitués troquent même un vieux Thermos d’espresso maison contre un clin d’œil complice du patron… autant dire que ça te classe direct dans les clients respectés !

Barista moustachu préparant un espresso derrière son comptoir italien avec thermos cabossé sur le côté

Astuce : Pas d’obligation mais une petite pièce, c’est la cerise sur le cornetto — surtout dans les cafés où les serveurs carburent façon Vespa sous tension.

Pour l’aperitivo : quelques centimes ou petit geste

La Côte Amalfitaine au crépuscule, les verres tintent – mais il y a mieux à faire qu’avaler ses chips gratuites. L’aperitivo n’est pas juste un verre avant le dîner : c’est LE moment où la mancia fait toute la différence entre touriste lambda et invité des dieux.

Laisse 1 ou 2 € sur la table si on te sert à l’italienne (avec olives ou focaccia maison). À Milan ou Naples ? Même règle. Ce n’est pas obligatoire mais ça rallonge souvent la tournée de snacks… Certains patrons remarquent qui laisse la petite monnaie et sortent alors une dernière assiette "secrète" à ceux qui savent faire vivre la tradition. Bref, impossible d’acheter ce respect avec un billet de 50 € — ici c’est le geste qui compte, pas la somme !

Pourboires pour taxis, VTC et services hôteliers

Autant t'annoncer la couleur : dans le domaine des transports et de l’hôtellerie en Italie, la mancia a sa petite danse bien à elle. Oublie la scène du chauffeur qui attend son bakchich comme à New York, ici l’élégance se niche dans l’arrondi, pas dans les billets qui claquent.

Taxis et transfers : arrondir la course

La règle d’or ? Arrondir au supérieur, toujours. Peu importe que tu débarques sur le port de Sorrento ou que tu prennes un taxi pour Capri (si t’as les moyens, chanceux !), le chauffeur n’attend pas ton salaire mais appréciera un geste rapide :

  • Trajet centre-ville Naples ➔ 13,70 € → Tu files 15 € et c’est marre.
  • Liaison aéroport Rome ➔ 49 € → Tu tends 50 €, sourire inclus.
  • Transfer Amalfi – Ravello ➔ 37,20 € → Arrondi à 40 €, surtout si valises traînées sous la pluie.

Bref, si le service est exceptionnel (genre blagues napolitaines ou playlist Mina sur la route), rajoute un euro. Sinon, ne deviens pas l’exception qui donne 10 % systématique : ça ne se fait pas par ici !

Taxi jaune Fiat avec chauffeur moustachu à Naples acceptant de la monnaie

Hôtels : porteurs, concierges et ménage

Qui tipper sans te planter ? Le ménage quotidien mérite entre 1 et 2€ par nuit (jetés discrètement sur le bureau ou le lit). Quant aux bagagistes – surtout à la Côte Amalfitaine où on te trimballe vingt marches avec sourire – compte 1 à 2€ par valise, pas plus. Pour un concierge qui t’obtient une table chez Da Adolfo ou un tour secret des citrons géants : vise jusqu’à 10€ si vraiment il a déplacé des montagnes pour toi.

Service Montant conseillé Note locale
Ménage/Chambre 1-2€/nuit ★ ★ ★ ★ ☆
Bagagiste 1-2€/valise ★ ★ ★ ★ ☆
Concierge VIP Jusqu’à 10€ ★ ★ ★ ★ ☆

Anecdote vérifiée : Surplombant Amalfi, un bagagiste m’a récemment glissé qu’il préfère « trois pièces tintantes qu’un billet oublieux »... comme quoi même là-haut on reste attaché au bruit du zinc napolitain !

Guides privés et excursions : comment récompenser un service premium

Un guide privé sous un olivier près de Florence ne vit pas d’amour et d’eau fraîche (surtout s’il déclame Dante entre deux bouchées de schiacciata). Prévoyez donc 5 à 10 % du tarif global — c’est ce qui distingue le simple touriste du connaisseur respectueux.

Anecdote servie chaud : Mon dernier guide florentin m’a confié avoir reçu en guise de tip... une boîte d’olives maison plutôt que des euros. Il déteste ça ? Pas du tout ! Il a régalé tout son quartier avec. Bref, fais preuve de tact et n’oublie jamais que l’Italie préfère le geste juste à l’excès tapageur.

Astuces pour un pourboire sans faux pas

Tu crois encore qu’un pourboire, c’est la même salade de Milan à Naples ? Mauvaise pioche. En Italie, la générosité se dose à la louche région par région et le serveur voit tout – surtout si tu balances un billet ridicule ou trop clinquant...

Les montants selon la région : du Nord au Sud

Pour ne pas passer pour un touriste de foire, retiens cette checklist express :

  • Nord (Milan, Turin) : 1 € suffit largement. Ici, la retenue est reine, même en trattoria branchée.
  • Centre (Rome, Florence) : Table sur 2 €. Les serveurs s’attendent à ce que tu sortes une pièce ronde, rien de folichon.
  • Sud (Naples, Palerme) : Attends-toi à ce que 3 € te fassent passer pour l’ami du patron. L’effort y est plus remarqué…

Erreurs à éviter : sur-tipper ou être pressant

Oublie la générosité façon blockbuster hollywoodien ! Trois pièges courants :
1. Trop donner : File un billet conséquent et ton serveur se fera une opinion tranchée (pas flatteuse…).
2. Insister : Rendre le geste visible ou forcer le merci rend mal à l’aise – autant dire que t’as perdu des points.
3. Confondre vitesse et politesse : Laisser l’argent sur la table avant même le dessert ? Mauvais move ; on t’étiquettera direct « touriste bavarois ».

« Un pourboire trop gros, et on te prend pour un Américain pressé… »

Privilégier la petite monnaie plutôt que la pièce de 50 €

La vraie astuce : les petites pièces valent bien plus qu’un billet flashy au pays de la pasta. La pièce de 50 centimes ? C’est le sésame du respect en trattoria ! Pourquoi ? Parce qu’elle dit : “je connais les codes”. Essaie donc d’offrir une grosse coupure – tu repartiras avec des regards torves et un serveur courant après la monnaie… Bref, dans les poches italiennes, mieux vaut tintement discret qu’ostentation déplacée.

Adopte la mancia à l’italienne !

Impossible de faire plus authentique qu’une mancia déposée avec naturel, un sourire et – si t’es joueur – un espresso maison dans un Thermos cabossé. En Italie, offrir la mancia, c’est perpétuer une coutume millénaire : à l’époque, on donnait carrément une manche de tissu en remerciement… Aujourd’hui, la tradition se glisse entre Amalfi, Capri ou Rome, de terrasse en ruelle.

Serveur Vespa Capri terrasse clients thermos pourboire ambiance italienne

Retiens bien : ici, le geste compte cent fois plus que le montant. Oublie le calcul, mise sur l’humanité — et qui sait ? Peut-être que ton vieux Thermos ouvrira la porte d’une cuisine cachée.

3 points clés pour réussir ton pourboire à l’italienne :
- Ne jamais surjouer : discrétion et générosité modérée.
- Toujours préférer la pièce qui tinte au billet trop voyant.
- Laisse parler le geste local, quitte à troquer un café maison contre un sourire napolitain.

Pourboires en Italie : le guide complet

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